Dans Au-delà du principe de plaisir, il semble partagé entre deux impératifs :

- l'idée que le principe d'inertie est le principe le plus originel, le plus primordial de la biologie. Il l'exprime en deux formules saisissantes et radicales : le but de toute vie est la mort; le non-vivant était là avant le vivant.

- le rejet d'une conception moniste à la manière de Jung pour qui il n'existe qu'une seule sorte de pulsion (sous-entendu : non sexuelle) qui explique toutes les autres. Pour Freud, les pulsions sexuelles ont quelque chose d'irréductible. Il ne cèdera pas sur ce point, qui est constitutif de la psychanalyse. Si l'on renonce à donner à la sexualité une place déterminante, il ne peut plus y avoir de théorie des névroses.

La nécessité de maintenir ces deux dimensions le conduit à spéculer, comme il le dit lui-même, c'est-à-dire à trouver dans la mythologie (mythe de l'androgyne de Platon dans Le Banquet) des modes de pensée qui permettent de concilier ce double impératif. Ainsi ne cède-t-il pas sur ses postulats de base, qu'il estime fondés d'une part sur l'observation directe mais d'autre part, aussi (et ce n'est pas moins légitime), justifiés par des choix auxquels il ne veut pas renoncer.