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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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La Cabale cachée de Jacques Lacan | La Cabale cachée de Jacques Lacan | ||||||||||||||||
Sources (*) : | |||||||||||||||||
Sergueï Dmytryk - "La beauté de la lettre", Ed : Galgal, 2007, Page créée en 2005 | Chronologie des références de Lacan à la Cabale |
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Pour introduire le sujet, je me proposais de présenter de manière chronologique les références que Lacan fait à la Cabale dans ses 27 années de séminaire, de 1952 à 1980. Javais envisagé quatre temps : - avant le séminaire 9, - le séminaire 9. - Juste après le séminaire 9 (Sem 10 sur langoisse et séance unique du Sem inachevé sur le Nom-du-Père), plusieurs références importantes, comme pour compenser lannée précédente. - Ensuite, Lacan se réfère à de nombreuses reprises au judaïsme. Ce balayage chronologique savère cependant, à lissue du travail, contestable. En effet, même quand la Cabale en tant que telle nest pas citée, des thèmes essentiels comme ceux de lindicible, de la création (au sens biblique) et de la révélation sont largement développés dès le premier séminaire, et ne seront jamais abandonnés. Dautres thèmes qui viendront sajouter plus tard, sont virtuellement présents dès le début. La périodisation proposée, qui est utile pour marquer certains scansions, ne signifie absolument pas quil y ait eu des périodes successives dans le travail de Lacan.
Avant le Sem 9 Jusquau début des années 60, en-dehors de quelques citations anecdotiques, Lacan se réfère à la Cabale à propos de deux thèmes : lindicible et le signifiant. - Le 16 juin 1954, Lacan cite le Guide des Egarés de Maïmonide, quil qualifie douvrage ésotérique. Il associe à cette époque refoulement et ineffable. Cf lanalyse que jen fais dans le § 3.1.1.. Selon lui, Maïmonide « organise délibérément son discours de façon telle que ce quil veut dire, qui nest pas dicible cest lui qui parle puisse néammoins se révéler . Cest par un certain désordre, certaines ruptures, certaines discordances intentionnelles quil dit ce qui ne peut ou ne doit pas être dit». « Nous y reviendrons » ajoute-t-il à propos de Maïmonide, [mais je nai pas trouvé sil y revenait. Pendant les séances qui suivent, il parle de Saint-Augustin]. - En 1955-56 (Dune question préliminaire à tout traitement possible de la psychose), la chaîne généalogique par laquelle Schreber converge vers le nom de dieu, rapprochée implicitement de la Cabale, est considérée comme délirante. - Lacan parle de signes « cabalistiques » à propos du mot « Signor » dans le rêve de Freud (Sem 5) - Il parle du Sygne de Claudel (Sem 8). - Il qualifie la critique textuelle de « talmudique » quand elle est axée sur le signifiant (Sem7 p81, 16 décembre 1959).
Sem 9 (1961/62) Dans le Sem 9 sur lIdentification (1961/62), on ne trouve pratiquement aucune allusion au judaïsme ni à la Cabale la tradition à laquelle Freud se rattache étant qualifiée de sémite et non pas de juive. Mais cette absence de citation dans le Sem 9, comme on le verra plus tard, est peut-être trompeuse.
Le nom-du-Père et ses suites Cest le Sem 10 sur langoisse (1962/63) qui marque un tournant. Tout se passe comme si, développant la topologie sur une base mathématique, Lacan avait gardé en réserve , sans la citer, le rapport à la tradition juive, et quil devenait impératif de sy référer pour approfondir le travail sur le (a). Ses auditeurs sen rendent compte, comme le raconte Lacan à la fin de la séance du 19 décembre 1962 : « Lun de ceux qui sont ici évoqués ma appelé un jour dans un billet privé le dernier des cabalistes chrétiens. Rassurez-vous, si quelque investigation jouant à proprement parler sous le calcul des signifiants peut être pour quelque chose [dans ce] à quoi à loccasion je mattarde, elle ne le fera jamais prendre, si jose dire, ma vessie pour la lanterne de la connaissance ; eh bien plutôt, si cette lanterne savère être une lanterne sourde, dy reconnaître ma vessie, mais plus directement que Freud parce que, venant après lui, jinterroge son dieu : « Che vuoi ? », « Que me veux-tu ? », autrement dit : quel est le rapport du désir à la loi ? » Apparemment, il ne récuse pas le qualificatif de « cabaliste », mais plutôt celui de « chrétien », car dans cette séance il évoque entre autres les thèmes de la circoncision et du dieu des juifs dune façon qui prend plutôt le parti de Pierre contre Paul. Que veux dire Lacan avec son histoire de vessie (la sienne) et de lanterne (celle de la connaissance) ? On la verra à la fin de cette intervention. La séance unique du Sem interrompu du Nom-du-Père (20 novembre 1963) est fortement marquée par ce rapport renouvelé à la tradition juive. Presque dix ans plus tard, le 3 mars 1972, Lacan dira à propos de cette séance dans le séminaire Ou pire : « Je mengage sur cette voie des Noms-du-Père où très précisément jai dit que je ne mengagerai plus jamais. Cest comme ça, parce quil sest trouvé que jai relu cette première conférence de lannée 1963 ( ) Si on le relit, on verra avec quel soin jai repéré alors mais je lai déjà dit depuis cinq ans, sur un certain nombre de registres, la métaphore paternelle notamment, le nom propre il y avait tout ce quil fallait pour que, avec la bible, on donne un sens à cette élucubration mythique de mes dires. Mais je ne le ferai plus jamais. Je ne le ferai plus jamais parce quaprès tout je peux me contenter de formuler les choses au niveau de la structure logique qui, après tout, a bien ses droits ». En dautres termes, Lacan fait remarquer quon peut formuler ce quil a à dire sur les Noms-du-Père sur la base du matériau biblique, ce dont il avait commencé à rendre compte dans ce séminaire abandonné, mais quil préfère, lui, formuler les choses au niveau de la structure logique, comme si finalement les deux approches revenaient au même. Cette mise en parallèle par Lacan lui-même est importante pour notre propos, dont elle fonde en quelque sorte la pertinence.
Années suivantes Dans lEtourdit, texte daté du 14 juillet 1972, Lacan dit, parlant de Démocrite (Scilicet 4 p51), dit : « Pas plus matérialiste en cela que nimporte qui de sensé, que moi ou que Marx par exemple. Pour Freud je nen jurerais pas : qui sait la graine de mots ravis qui a pu lever dans son âme dun pays où la Cabale cheminait. A toute matière, il faut beaucoup desprit, et de son cru, car sans cela doù lui viendrait-il ? » Autrement dit, Démocrite, qui a inventé latome, nétait pas plus matérialiste que lui, Lacan, qui sappuie sur Freud. Quand il se référera au Livre de Daniel (commenté par Newton ?) dans le Sem 12. Il fera un jeu de mots sur son propre nom : il est, lui, Jacques, un Jacob Israël (MA Ouaknin, dans les cours quil donne ces temps-ci à Paris, lappelle Rabbi Jacob). Dans les années qui suivent le séminaire abandonné, Lacan sest plongé de manière plus détaillée dans la Cabale. Cest en tous cas ce quil dit trois ans plus tard, le 23 novembre 1966. Cette séance consacrée à un problème de logique formelle se termine par cette remarque : « Aujourdhui je refais une irruption sur cette tradition juive sur laquelle jai tant de choses à dire, où jai été jusquà me colleter. De tout ceci il me reste quelque chose ». Je passe sur la suite de la citation que je commenterai plus loin. Le 13 novembre 1968, à la fin de la première séance du séminaire « Dun autre à lAutre », Lacan conclut par la phrase suivante : « Cest ainsi quà la façon dune simple, dune totale, dune religieuse énigme, de celle qui nest approchée que dans la Cabale, je vous dirai aujourdhui quitus ». Le rapprochement entre le formalisme scientifique est réaffirmé de façon encore plus nette dans la séance du 23 avril 1974, à la fin du séminaire sur les Non-Dupes Errent, qui est dune certaine façon une reprise de la fameuse séance sur les Noms-du-Père que je citais tout à lheure. Voilà ce quil dit : « Moi, la bible, ça ne me fout pas la trouille. Jai pour ça une raison, cest quil y a des gens qui en ont été formés : les juifs quon les appelle généralement. On ne peut pas dire quils naient pas cogité sur ce machin : la bible. Je dirai même plus : tout prouve, tout prouve dans leur histoire quils ne se sont pas occupés de la nature, quils ont talmudisé comme on dit « je te bible ». Eh bien je dois reconnaître que ça leur a réussi. Et à quoi est-ce que je le touche ? Je le touche à ceci quils ont vraiment bien contribué, quand cest venu à leur portée, à ce domaine qui mintéresse, quoique ça ne soit pas le mien le mien au sens du domaine de lanalyse quils ont vraiment contribué avec une particulière astuce au domaine de la science » ( ) Et plus loin : « Il est tout à fait clair que si le talmud a un sens, ça consistait précisément à vider du sens ce dire [le dire, ici, est lécriture quand ça se lit] cest-à-dire à nétudier que la lettre, et de cette lettre induire des combinaisons absolument loufoques dans le genre déquivalences de la lettre et du nombre par exemple ! mais cest tout de même curieux que ce soit ça qui les ait formés et quils se trouvent à la page quand ils ont eu affaire à la science. Oui, alors ce qui mautorise, je dirais, à faire comme eux, à ne pas considérer comme un champ interdit ce que jappellerai la mousse religieuse ( ) et pourquoi pas nous en servir puisquelle nous vient avec ce que jappelle, en la faisant basculer tout entière dun côté, ce que jappelle la vérité, parce que bien sûr ce nest pas la vérité vidée, cest la vérité comme foisonnante».
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Serguei MQiLacanCabale YC.CHR ZU_RBHCE Rang = ZZ_CabaleLacan2Genre = Parcours - |
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