Derrida
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La chute                     La chute
Sources (*) :              
Sébille Auch - "D'une perte de sens irrémédiable", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 20 juin 2006

 

Trois femmes et trois loups (Eugene Grasset, 1892) -

Aquarelle et or, 54 x 40 cm. Paris, Musée des Arts Décoratifs.

Depuis que nous avons perdu la voix, nous dépendons des regards

   
   
   
                 
                       

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Les trois femmes légèrement voilées flottent dans les airs. Elles nous regardent d'un air effaré. Pourquoi volent-elles? Elles semblent avoir perdu et la voix et la pesanteur (une chute à l'envers). Toutes deux (la voix et la pesanteur) sont au sol (avec le cor). Silence : leur regard se fige. C'est le silence des loups. Elles sont si effrayées qu'elles n'osent même pas crier.

Le cor git au sol, comme si la chasse avait été délaissée par le souffle. Qui l'a laissé là? Il est incapable de proférer un son car aucune bouche ne l'anime. (On retrouve ce cor dans certains tableaux de Max Beckmann). Le souffle n'est plus dans le cor, il est dans les airs; c'est pourquoi les femmes flottent. Mais avec le son du corps elles ont perdu la lumière; elles sont dans une obscurité trouée de regards, de fantasmes (fixité de ces regards), de désirs.

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Les loups rappellent avec quelques années d'avance l'Homme aux Loups de Freud.

 

 

 


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SŽbille
IVocalChute

ER.SAU

zi.1892.Grasset.EugèRang = YGrasset
Genre = MR - iVoix