La machine n'est pas seulement un objet. Elle est aussi faite de paroles, de voix, d'articulations, de textes, etc... Même quand elle est déclenchée par une cause, un programme ou un calcul, tous ces facteurs entrent en jeu. Ils se mêlent intimement, ils entrent en symbiose. Le web, quatrième temps de la révolution galiléenne, est une machine à parler.
Quand la machine s'impose à l'humain, on a tendance à croire qu'il se déshumanise. Mais qui l'a inventée sinon lui? De qui est-elle le prolongement sinon de lui? Quand elle nous impose ses objets et ses solutions intellectuelles, quand elle nous dicte sa langue, elle est notre chair et notre sang. On ne peut pas l'exorciser : elle fixe notre place.
Ce qui s'est extériorisé dans la machine (la trace) s'est effacé, mais ça peut revenir, car malgré tout et quoi qu'on en dise, aucune machine ne peut empêcher l'événement.
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