Lire Derrida, L'Œuvre à venir, suivre sur Facebook | Le cinéma en déconstruction, suivre sur Facebook |
TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, ses livres | Derrida, ses livres | ||||||||||||||||
Sources (*) : | |||||||||||||||||
Jacques Derrida - "Marges de la philosophie", Ed : Minuit, 1972, | Marges de la philosophie, par Jacques Derrida (textes datés de 1967 à 1972, publiés en 1972) [Marges] |
||||||||||||||||
Pour l'acquérir, cliquez sur le livre
|
Table
|
Ce livre de 393 pages est un recueil de 11 textes (1+10), le texte singulier étant, ici, le premier (Tympan), dont la pagination est en chiffres romains. Cette addition d'un texte placé au début, texte qui n'est pas une préface, rappelle le procédé utilisé dans La Vérité en peinture avec Passe-partout, et aussi l'ajoût d'un paragraphe intitulé Surnombre (10+1) à la fin du dernier texte de La Dissémination.
TABLE : 1. pI : Tympan (Préface ou introduction, datée de Prinsengracht, 8-12 mai 1972). 2. p1 : La différance (Conférence prononcée à la Société française de philosophie, le 27 janver 1968). 3. p31 : Ousia et grammè (note sur une note de Sein une Zeit). (Première version publiée dans L'endurance de la pensée (recueil collectif, Pour saluer Jean Beaufret, Plon 1968). 4. p79 : Le puits et la pyramide (introduction à la sémiologie de Hegel). (Essai écrit à partir d'une conférence prononcée au Séminaire de Jean Hyppolite, au Collège de France, le 16 janvier 1968) (Publiée dans Hegel et la pensée moderne, PUF, 1971). 5. p129 : Les fins de l'homme. (Conférence prononcée à New York en octobre 1968). 6. p165 : Le Cercle linguistique de Genève. (Texte d'une communication présentée au Colloque consacré à Jean-Jacques Rousseau, les 3-4 février 1968, à Londres). 7. p185 : La forme et le vouloir-dire (note sur la phénoménologie du langage). (Première version publiée dans la Revue Internationale de philosophie, 1967-3, n°81). 8. p209 : Le supplément de copule (la philosophie devant la linguistique). (Première version publiée dans Langages, 24 décembre 1971). 9. p247 : La mythologie blanche (la métaphore dans le texte philosophique). (Première version publiée dans Poétique 5, 1971). 10. p325 : Qual quelle (les sources de Valéry). (Conférence prononcée le 6 novembre 1971 à l'Université John Hopkins, à l'occasion du 100ème anniversaire de la naissance de Valéry). 11. p365 : Signature événement contexte. (Communication au Congrès international des Sociétés de philosophie de langue française, Montréal, août 1971). [Ce texte a été republié dans Limited Inc. en 1990 avec la controverse qu'il a suscitée avec John R. Searle]. Il contient, aux dires mêmes de Derrida (Limited Inc pp91-92) "trois chapitres, plus un préambule, un épilogue, un titre et des signatures difficiles à placer; et rien de tout cela n'est accessoire ni totalement fortuit". --- 11. Analyse de Signature événement contexte. Après une introduction où il oppose l'usage courant du mot "communication" (thème du colloque auquel il participe), au concept d'écriture, le texte comprend trois parties : - Ecriture et télécommunication (p369) - Les parasites. Iter, de l'écriture : qu'elle n'existe peut-être pas (p382) - Signatures (p390). La première partie reprend en la développant sa théorie de l'écriture, telle qu'elle est déjà présentée dans ses trois livres publiés en 1967. La troisième partie est axée sur la démultiplication des signatures - elle laisse entendre que le principal acte de langage, le plus emblématique, ce pourrait être la signature. La clef du titre étrange de la partie la plus longue, centrale, sera donnée quelques années plus tard dans le chapitre "t" de Limited Inc abc : si Descartes a voulu démontrer deux fois plutôt qu'une que Dieu existe, c'est qu'il n'existe peut-être pas. Et peut-être en est-il ainsi, aussi, de l'écriture : elle dérive tout autant que Dieu [s'il y a mouvement, c'est celui de la différance, de la restance ou de l'itérabilité]. Jacques Derrida détourne le thème de la communication. Il le transforme en occasion de démontrer que si l'on entend par communication la transmission d'une signification stable, connue, alors la communication est impossible, car sa signification dépend du contexte d'émission ou de réception. Ce contexte, il le symbolise par sa signature qu'il reproduit à la fin du texte : alors qu'il l'a apposée manuscritement, dans un certain contexte (en 1971, pour participer à un Congrès), nous la recevons sous forme de reproduction - c'est-à-dire de contrefaction, dans un livre publié en 1972. Il y a, entre la première et la seconde signature, une itération et un écart. La signature reste lisible, c'est la même marque, mais le contexte de lecture est complètement différent. Aucun contexte n'étant déterminable de façon rigoureuse ou absolue, on ne pourra jamais restituer la première signature; elle gardera toujours une part de secret. Entre l'émetteur et le destinataire, il y a brisure, rupture de l'horizon de sens. Le destinataire n'est pas seulement absent empiriquement, il est absent dans l'absolu, d'une absence spécifique, radicale et nécessaire. Tandis que l'espace de la voix est continu, homogène (comme une force physique), celui de l'écriture est discontinu. Une écriture répétable (itérable non seulement par son expéditeur initial, mais par tout autre), suppose un émetteur qui a écrit dans sa langue (dont le code n'est jamais entièrement déchiffrable, car on n'en connaît pas toutes les déterminations), et un destinataire absent. Dès sa naissance, l'écriture dérive. Elle est orpheline, coupée de son référent, de son signifié d'origine. Certes le texte est toujours composé de mots, mais il fonctionne comme des marques, des graphèmes sans identité, dissociés d'avec eux-mêmes et susceptibles de se greffer sur toute autre marque. On ne peut analyser la communication que comme un effet du déploiement de l'écriture. Comme "modèle" d'acte de communication, Jacques Derrida choisit l'acte de parole ou de langage (speech act) tel que décrit par John L. Austin. Par opposition aux énoncés constatifs, les énoncés performatifs produisent un changement dans la situation des interlocuteurs. Cherchant à définir les critères de réussite de ce type particulier de communication, Austin exclut tous les actes non-sérieux, parasitaires ou anormaux. Un acte de langage ou un rite qui ne se conforme pas aux conventions ou qui intervient dans un contexte défectueux risque d'échouer. Mais ce risque d'échec, demande Derrida, est-il une exception à la règle ou la règle elle-même? La dérive, l'incertitude ou la dissémination ne sont-elles pas des composantes irréductibles de la loi du langage? Même si l'énoncé performatif correspond exactement au modèle requis, c'est un événement singulier, coupé de la conscience intentionnelle du locuteur, un reste qui ne s'inscrit pas nécessairement dans l'ordre conceptuel du logocentrisme. La déconstruction est une intervention dans cet ordre, un déplacement qui l'articule à un ordre non conceptuel.
---------------------------- Formulations à partir de ce texte (les têtes de chapitre sont entre crochets) :
La tâche urgente, c'est d'inscrire une trace dans le texte tout en faisant signe vers un autre texte
|
|
||||||||||||||
|
|||||||||||||||||
Création
: Guilgal |
|
Idixa
|
|
||||||||||||
Sources DerridaBiblio 1972_MARGES YYA.1972.Derrida.Jacques Rang = ZZB_Derrida_MargesGenre = - |
|||||||||||||||