Par l'image, tout événement passé peut acquérir un plus haut degré d'actualité que celui qu'il avait au moment où il a eu lieu. Grâce à l'intérêt que nous y portons, la réalité s'y condense. L'objet est arraché à son être antérieur. Il se concrétise dans une vision de l'histoire qui ressemble au souvenir qui nous reste d'un rêve lorsque nous nous réveillons.

Par la méthode dialectique, les conjonctures passées sont rappelées et mises à l'épreuve de la vérité de l'action présente.

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Entre le passé et le présent, il n'y a pas de rapport temporel continu, mais des processus, des sauts, des constellations d'idées qui se forment et se concrétisent dans des images. Pour que surgisse une image dialectique, il faut une interruption du temps. Les images brisent le temps, elles lui échappent. C'est un choc, un traumatisme, la fulguration d'une rencontre. Elles surgissent involontairement d'une mémoire qu'on peut rapprocher de l'inconscient freudien. Ce qui apparaît est de l'ordre de la révélation : la figure paradoxale d'une affinité entre le présent et le passé, et de leur altérité.