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La clôture du logocentrisme est aussi son apothéose. Plus il est structuré, plus les forces hétérogènes se déchaînent avec violence. Les flux et les flots de voix qui nous envahissent nous font perdre la seule voix qui pourrait engager la lutte contre cela. Elle nous manque, mais nous avons oublié jusqu'à son nom. Il faut faire avec. Chacun s'ajuste. L'informe s'infiltre partout. En art, il peut se donner comme sublime ou comme discordant. Il ronge toutes les figures. On peut le ressentir comme beauté ou comme déchéance. C'est un démon.
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Propositions
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- La voix lutte contre ce qui en elle est informel
- On ne peut donner forme au manque de voix
- Le logocentrisme structure tout comme un langage - sauf ce qui, arbitraire et violent comme un cri informe, n'a rien à voir avec lui
- Dans l'art du 20ème siècle, la présence réelle ne cesse de prospérer : le fond ronge la figure, les corps affleurent, l'indice contamine le signe
- Le beau touche à la forme d'un objet, tandis que le sentiment du sublime se rencontre au niveau de l'esprit devant un objet informe, indéterminé, illimité
- En stimulant l'esthétique par le terrible, le déréglé, l'informe, le démesuré, le sublime révèle une nouvelle dimension de l'art vers laquelle tendait toute l'éthique du 18ème s.
- Un démon se reconnaît à ce qu'il n'a pas d'ombre (ou s'il en a une, il ne peut pas y avoir d'ombre à son ombre)
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