Curieusement, dans ce livre dont le titre est "Pour un nouvel art politique", après avoir dénoncé les impasses et les médiocrités de l'art militant, Dominique Baqué conclut par une sorte de défense et illustration du documentaire. Et si le documentaire était l'avenir de l'art politique? (ce n'est pas dit comme ça, c'est implicite). Elle cite Nicolas Philibert, Raymond Depardon et d'autres. Par le documentaire, on pourrait articuler la question de l'Autre et celle du politique. Il est des oeuvres à la frange du politique, comme celles de Barbara Kruger ou Jenny Holzer. Pour rester dans la région traditionnelle de l'art, elles se sont rabattues sur l'espace de la galerie. Mais le documentaire? S'il s'oriente sur la galerie, c'est parce que sa place dans les media lui est contestée. L'interrogation éthique sur l'Autre suffit-elle à lui garantir une place dans l'art?

Photo D.R.