1. La paix des braves, une fausse paix.
En général, on définit la paix par opposition à la guerre. Il arrive qu'on arrête de faire la guerre par suite d'un rapport de forces, d'une négociation politique, d'une délibération. C'est un événement positif, un moindre mal, mais il suffit que les conditions de cette paix ne soient plus remplies, pour que la violence revienne - et cela finit toujours par arriver. Quand elle ne résulte que d'une institution juridico-politique, une paix n'est que provisoire, elle n'est que l'attente d'une autre guerre. La paix dite "perpétuelle" de Kant entre dans cette catégorie.
2. Déclarer la paix.
Comment définir un concept de paix qui ne dépendent pas d'une situation qui peut toujours évoluer? Il faut un coup de force éthique, une déclaration de paix à la manière de Lévinas. L'accueil de l'autre, l'hospitalité, seraient ancrés dans un désir infini, eschatologique. C'est le concept même du politique qui est transformé, converti. La paix ne s'instaure plus dans le politique (au sens traditionnel), mais au-delà.
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