Derrida
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de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, le gramme                     Derrida, le gramme
Sources (*) : La pensée derridienne : ce qui s'en restitue               La pensée derridienne : ce qui s'en restitue
Pierre Delain - "Les mots de Jacques Derrida", Ed : Guilgal, 2004-2017, Page créée le 10 novembre 2006

[Derrida, le gramme, la grammatologie]

Autres renvois :
   

Derrida, la lettre

   

Le tétragramme

   
                 
                       

Le gramme derridien est associé à l'archi-écriture. C'est un élément irréductible, antérieur à tout système et à tout couple d'opposition, y compris à la parole et à la langue. Il se manifeste dans diverses écritures non phonétiques en biologie, en mathématiques et aussi dans les arts : musique, danse, peinture, cinéma. Dépourvu de substance, il n'est qu'un mouvement actif de différences et de traces, à partir duquel toute chaîne de renvois se met en place. On peut le qualifier de jeu, mais aussi de logique (une autre logique non classique) : celle de la différance ou de la restance.

Au début de son oeuvre, Jacques Derrida a mis en avant le projet d'une grammatologie, ou science de l'écriture, qui ne serait devenue possible qu'à partir de la dislocation du logocentrisme. Son irruption aurait été celle d'un mouvement historique qui aurait déplacé la présence et laissé l'écriture déborder la parole. Mais le gramme est un concept insaisissable, irréductible. Il opère dans un champ plus large, celui de l'histoire de la vie dont l'histoire humaine n'est qu'un fragment, y compris cet événement sans précédent qui arrive aujourd'hui, l'extériorisation de la trace - à travers les télé-technologiques et autres machines électroniques.

Jacques Derrida repère le gramme dans les apories des philosophies traditionnelles - par exemple celle du temps chez Aristote. Mais on le trouve aussi dans l'inquiétude cartésienne. Si Descartes s'y prend à deux fois pour démontrer l'existence du Dieu, c'est aussi parce qu'il a perçu la dérive graphématique, ultime et irremplaçable, de son nom.

 

 

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Propositions

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Le gramme est l'élément irréductible, antérieur à tout système et à tout couple d'oppositions du type humain/anhumain

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La restance n'est pas, stricto sensu, un concept - car le concept de "concept" dépend de la logique déconstruite par "la graphique de la restance"

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L'émergence de la conscience intentionnelle fait apparaître comme tel, selon une structure de non-présence, le gramme, ce concept irréductible et imprenable

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Le gramme, comme différance, est le concept le plus général de la sémiologie, qui devient grammatologie

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La dislocation du logocentrisme se présente aujourd'hui comme telle, libérant le projet d'une science de l'écriture (grammatologie) elle-même prise dans cette dislocation

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En pensant le temps sous le mode de la présence, on introduit aussi un cercle, une limite à partir de laquelle peuvent être pensés le gramme et la possibilité de la trace

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L'écriture vient à la place du nom de Dieu - dans une dérive graphématique, ultime et irremplaçable

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[L'art moderne subit, sans pouvoir la limiter, la poussée de l'art-gramme]

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