Lire Derrida, L'Œuvre à venir, suivre sur Facebook | Le cinéma en déconstruction, suivre sur Facebook |
TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||
Transmettre par la main | Transmettre par la main | ||||||||||||||||
La main pense au présent | La main pense au présent | ||||||||||||||||
Larissa Dentyar - "Penser par le dessin", Ed : Idixa, 2007, Page créée le 27 novembre 2006 - |
Le dessin d'Adami, voix muette | [En dessin comme en peinture, la transmission passe par la main] |
Le dessin d'Adami, voix muette | ||||||||||||||
Vibration de la peinture | Vibration de la peinture | ||||||||||||||||
Le dessin d'Adami, voix muette | Le dessin d'Adami, voix muette | ||||||||||||||||
|
Chez Kokoschka, les mains vibrent comme des voix. Chez Adami, la vibration est plus intellectualisée, elle passe par le rapprochement de plusieurs thèmes qui évoquent énigmatiquement un élément commun. Kokoschka exprime et transfère directement la voix sur la toile par l'intermédiaire de la main, tandis qu'Adami se sert de sa main pour prendre acte du sans-voix du peintre. L'un fait de la main un objet résonant, sonore, l'autre cherche la résonance par le trait. Les mains chez Adami sont crochues, articulées, effrayantes. Elles saisissent. Ce sont des organes inquiétants à travers lesquelles passent des savoirs insus : celui du dessinateur et aussi (incompréhensiblement) celui du référent [d'où la fonction de la photographie dans le portrait de Benjamin, de l'exactitude des traits dans les portraits de Berio ou de Boulez]. Kokoschka et Adami représentent chacun un versant de l'espace vocal, mais entre les deux (les séparant), il y a eu l'expérience de la peinture abstraite. Bien que Kokoschka ait vécu largement assez vieux pour connaître la peinture abstraite, il est un figuratif pré-abstrait, alors qu'Adami, comme toute la nouvelle figuration, est post-abstrait (tous deux ont rejeté la peintre abstraite dès leurs débuts, en opposition aux tendances de l'époque). C'est ce qui explique la différence dans la représentation de la main. Les enjeux de pensée l'emportent chez Adami sur ceux de l'expression. Les mains de Kokoschka sont du côté de la parole. Elle suppléent au manque de la parole dans l'oeuvre picturale, et tentent de procurer la même jouissance que la voix entendue; ce sont des mains humanistes. Celles d'Adami touchent à l'archi-écriture. Elles dessinent, tracent, composent, produisent, ajoutent. Le plaisir procuré par les tableaux est sensuel (la couleur) et allusif. Dans les deux cas, il y a rythme. Chez Kokoschka, la vibration est directement sonore, tandis que chez Adami elle bascule sur d'autres champs, d 'autres arts (la littérature, la politique, la philosophie). Kokoschka et Adami ont tous deux la conscience aigue de peindre par les mains, avec les mains. Le premier s'en servait pour étaler avec les doigts la pâte, et le second pour maîtriser le trait. Au final, pourquoi leurs tableaux du Peintre (Adami) ou du Peintre et son modèle (Kokoschka) ont-ils tant de points communs? Ils se sont passé la main, et parfois leur position s'inverse. Les mains de Kokoschka montrent un livre, et celles d'Adami vibrent.
|
-------------- Propositions -------------- -Chez Adami, une musique ou un rythme passe à travers la main dans le dessin même -Le privilège anthropologique du toucher a son lieu propre dans la main, au bout des doigts -Sans mains pour le feuilleter, il n'y a pas de livre -Le compositeur compose avec les mains -Le musicien jette à l'extérieur ce qui fait défaut dans sa bouche -Le peintre ne peint que son propre spectre - qui n'est plus son propre |
|
||||||||||||||
|
|||||||||||||||||
Création
: Guilgal |
|
Idixa
|
|
||||||||||||
Larissa KokoschkaAdami AA.BBB VoixMainWL.JKL AdamiParcoursFP.KLQ KokoschkaParcoursWA.MAI AdamiParcoursFB.LLK KM_KokoschkaAdami Rang = OGenre = - |
|||||||||||||||