Dans ses deux expériences, Brunelleschi prend soin de distinguer entre :

- le ciel naturel qu'il ne soumet pas aux règles de la représentation. Dans sa première expérience, il prévoit une surface argentée pour que le ciel réel se réfléchisse directement sur le panneau (ce sont les petits nuages du schéma ci-contre), dans la deuxième expérience, il découpe le panneau pour que le regard de l'observateur puisse apercevoir le ciel;

- les volumes bâtis, ces corps solides implantés sur le sol, délimités, fermés sur eux-mêmes, qu'on peut réduire à des formes artificielles.

Seul le monde fini, clos, où évoluent les hommes, peut être restitué par des parallèles qui se croisent au point de fuite, ce point spéculaire par rapport au point de vue. Les formes-limites ainsi construites sont des formes idéales, mesurables, qui peuvent faire l'objet d'une maîtrise rationnelle.

Brunelleschi n'avait aucune idée de ce que la théorie de la perspective allait contribuer à faire émerger un ou deux siècles plus tard : la géométrie, la science. Mais la volonté de faire émerger un art fondé sur la mesure devait y conduire.