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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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Le tournant éthique d'aujoud'hui | Le tournant éthique d'aujoud'hui | ||||||||||||||||
Sources (*) : | CinéAnalyse : Sur la Shoah, deuil irréparable | CinéAnalyse : Sur la Shoah, deuil irréparable | |||||||||||||||
Jacques Rancière - "Malaise dans l'esthétique", Ed : Galilée, 2004, p165 | Régimes de l'art | Un art de l'irreprésentable est un art qui interdit certaines représentations en fonction de normes |
Régimes de l'art | ||||||||||||||
Dans la réflexion esthétique, l'irreprésentable est la catégorie centrale du tournant éthique. Déclarer qu'un sujet est irreprésentable par les moyens de l'art, c'est : - dire que les moyens de l'art ne sont pas appropriés à sa singularité. Par exemple les Tentations de saint Antoine en peinture, qui ne peuvent être que pittoresques ou grotesques. Il s'agit d'une impossibilité. - dire que certains événements, comme le l'extermination des juifs, ne peuvent pas être imités. Cette déclaration couvre en fait une interdiction, car on peut utiliser pour le représenter des techniques de récit indirect (ce qui est le cas du film Shoah) et des fictions qui préservent un inconnu (par exemple l'enquête). Cette exigence anti-représentative est normative. Ce sont des normes de représentation qui définissent l'irreprésentable. L'interdit religieux est transféré dans l'art : en transformant l'interdiction de représenter le dieu des Juifs en impossibilité de représenter l'extermination du peuple juif, on fait de l'art moderne un art voué au témoignage de l'imprésentable. La radicalité des avant-gardes est renversée en radicalité éthique. Selon Rancière, il est possible de définir un art anti-représentatif, qui ne soit pas limité dans le choix des représentables ni dans celui des représentations. |
Certes, on peut réinterpréter un film comme "Shoah" sur cette base. Après tout "Shoah" (le film) ne fait que mettre en oeuvre certaines normes cinématographiques. Il est, lui aussi, une sorte de fiction qui tend à représenter un événement de manière indirecte. Mais comment expliquer l'effet produit par un tableau de Rothko? Les techniques mises en oeuvre (des couches fines de peinture) n'ont aucun rapport avec l'impression ressentie par de nombreux spectateurs (pas tous). Il y a franchissement d'une limite qui est celle de la représentation. L'hétérogène de Rothko est irréductible à l'hétérogène de Rancière. Ce dernier est composé d'éléments mélangeables, mixables, opposables, c'est-à-dire fondamentalement identiques. Rancière glisse trop vite sur le passage de l'impossible à l'interdit, comme si l'irreprésentable ne pouvait être qu'interdit, c'est-à-dire être. Mais l'irreprésentable échappe à l'ontologie. Tout n'est pas représentable. Cela vaut pour ce qui relève effectivement de l'interdit (certaines images de la Shoah) et aussi pour autre chose que Rancière voudrait interdire ou empêcher ou délégitimer en le rejetant du côté de la religion. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Ranciere EthiqueTournant JF.LJF IVChoaMN.LNN RancRegimesGI.LIG T.interdiction Rang = OGenre = - |
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