La structure messianique n'est liée en particulier à aucune religion déterminée, pas même abrahamique (p31). Si Jacques Derrida donne l'exemple d'Abraham, c'est pour des raisons de langue, de lieu et de culture, de rhétorique provisoire [qui tiennent à son histoire singulière].

Si l'on définit la religion comme une expérience de la foi, du saint, de l'indemne, du divin au sens de l'occidentalité romaine, alors la révélation abrahamique n'en est pas une, pas plus que la révolution coranique.

La Terre promise est un de ces lieux sans issue ni chemin assuré, une de ces figures de l'absence d'horizon qui peuvent jouer, [encore à notre époque], ici maintenant, comme un horizon.

La révélation abrahamique n'est pas seulement un événement : c'est l'"événementialité de l'événement comme tel". Elle ouvre l'historicité, elle la délimite comme horizon messianique ou eschatologique. Elle est inséparable de l'historicité de la révélation même.