Derrida
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CinéAnalyse : le désir pervers source de régulation                     CinéAnalyse : le désir pervers source de régulation
Sources (*) : Le cinéloft du Quai               Le cinéloft du Quai
Eugène Silénius - "L'étrique des citoyens", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 14 septembre 2007

 

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[(CinéAnalyse) : En trouvant dans le désir pervers une source de régulation]

   
   
   
                 
                       

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1972.

- Les larmes amères de Petra von Kant (Rainer W. Fassbinder).

1994.

- Délits flagrants (Raymond Depardon).

2019.

- Instinct (Halina Reijn).

2021.

- Tromperie (Arnaud Desplechin).

2023

- Piaffe (Ann Oren).

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Le pervers est celui qui ne supporte ni la castration de l'autre, ni la sienne. Il met en oeuvre toutes sortes de stratégies pour alimenter sa croyance que, par exemple, sa mère a une phallus. Il s'offre lui-même pour compléter l'autre (masochisme), ou bien il transforme l'autre en instrument pour s'imaginer complet (sadisme). Il s'arrête devant l'objet inexistant pour en faire un fétiche. Son imagination est intarissable pour trouver toutes sortes de compléments ou de prothèses dans l'espoir d'acquérir la certitude qu'effectivement, il jouit (espoir généralement déçu).

Aujourd'hui, plus les croyances se font fragiles, plus il faut augmenter la dose. Toute la société, avec sa science et ses industries, est mise à contribution pour satisfaire au droit à la jouissance. La perversion s'officialise et s'institue. Tout se fétichise, tout se phallicise, tout devient incertain, y compris la vérité.

Le cinéma, seul art populaire du 2Oème siècle, est irremplaçable pour régler le désir. Le film de fiction nous habitue aux clivages de la croyance ou de l'incroyance. Il exerce une telle séduction que nous en oublions l'absence de tout objet réel derrière l'écran; il suffit d'une simple machinerie ou d'un fétiche pour capter notre attention.

L'espace vocal, c'est quand la voix elle-même est remise à l'Autre pour instaurer la jouissance.

 

 

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Propositions

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Il y a de la violence dans tout geste de filmer, et de la cruauté dans tout cinéma documentaire ("Délits flagrants", film de Raymond Depardon, 1994)

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Je ne peux croire au film de fiction que parce qu'il semble réel ou présent, mais ne l'est pas (fétichisme)

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Le cinéma repose sur une série de clivages de la croyance

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L'écran tient moins son pouvoir de ses qualités pratiques que de la captation / fascination / séduction qu'il exerce

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Le cinéma est un réglage du désir pervers

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Le cinéma est fétichiste : sa machinerie fait oublier l'absence de l'objet devant lequel le spectateur s'émerveille

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La force de présence d'un film tient à sa capacité à faire jouir, par ses appareillages et son théatre d'ombres, d'un objet absent

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La perversion contemporaine repose sur une remise à l'Autre de la voix afin d'instaurer la jouissance

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Le fétiche arrête le regard devant l'objet de la castration

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Le pervers est celui qui se consacre à faire exister l'Autre dans sa complétude

 


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