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Yosef Yahim Yerushalmi                     Yosef Yahim Yerushalmi
             

 

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Page créée le 9 décembre 2007.

[A partir de Yosef Hayim Yerushalmi (1932-2009)]

   
   
   
                 
                       

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- Bibliographie de Yosef H. Jerushalmi.

 

Lui-même élevé en hébreu, anglais et yiddish, Yosef Hayim Yerushalmi est le fils d'un professeur d'hébreu. Après avoir obtenu son diplôme à la Yeshivah University, il a été ordonné rabbin en 1957, mais n'a exercé qu'une année dans une synagogue new-yorkaise. Il s'est ensuite orienté vers l'histoire. Son doctorat, soutenu en 1966, portait sur le philosophe marrane Isaac Cardoso, à propos duquel il publiera plus tard un livre devenu un classique. Puis sa carrière universitaire l'a conduit à reprendre en 1980 la chaire d'histoire, de culture et de société juive qu'avait occupée Salo Wittmayer Baron à l'Université Columbia, qui avait lui aussi été ordonné rabbin avant de se consacrer à l'histoire. Il y restera jusqu'en 2008, peu avant sa mort. Il a également dirigé le Centre détudes juives et israëliennes pendant 28 ans. La filiation Baron-Yerushalmi se caractérise par une attention égale pour l'historiographie, au sens le plus classique du terme, et pour l'implication dans la vie juive - beaucoup moins classique. Les deux savants sont universitaires et historiens, mais en même temps ils veulent rester fidèle à la mémoire juive, ils tiennent à conserver leurs liens avec la tradition juive. Dans le cadre de ce double positionnement ambigu, Yerushalmi a écrit Zakhor, histoire juive et mémoire juive, et Le Moïse de Freud, Judaïsme terminable et interminable. Ces deux textes, apparemment hétérogènes, sont devenus fondamentaux pour les historiens et les psychanalystes. Leur point commun est un questionnement assez banal, mais jusqu'à présent sans réponse : Qu'est-ce qu'être juif?

Freud revendique son judaïsme, mais il attend la toute fin de son sa vie (1938) pour publier un livre sur Moïse, qui pose plus de problème qu'il n'en résoud. Peut-être la psychanalyse, dans son ensemble, en tant qu'avatar du judaïsme, est-elle une réponse. Mais la tradition juive, qui exige de chacun, à tout instant, qu'il se souvienne (Zakhor!), résiste à l'historiographie, qui risquerait d'annihiler le caractère unique de l'expérience juive.

Propositions (les têtes de parcours sont entre crochets)

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[La question ultime de toute recherche sur la religion juive restera toujours celle-ci : Qui était Moïse?]

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[Dans le judaïsme post-biblique et jusqu'au début du 19ème siècle, les Juifs n'ont presque jamais eu le souci de recueillir des événements historiques (historiographie)]

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[Dans la bible hébraïque, "Zakhor" (Souviens-toi!) avec son antonyme (N'oublie rien!) est un impératif qui ne souffre aucune exception]

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[La tension interne à l'historiographie juive, jamais résolue, tient à ce qu'elle doit à la fois rendre compte du caractère unique de l'histoire juive, et l'éliminer]

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[Freud n'est juif ni par la religion, ni par le nationalisme, ni par la langue - et pourtant il se sent profondément juif et le revendique avec fierté]

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[La psychanalyse est un judaïsme dépouillé de ses manifestations religieuses, un judaïsme sans Dieu]

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Alors que, dans la bible, l'historiographie coexiste avec la mémoire du passé et la réflexion sur le sens de l'histoire, ces dimensions se dissocient dans le judaïsme post-biblique

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Paradoxe du judaïsme : alors qu'il a toujours été imprégné du sens de l'histoire, il s'est presque toujours désinteressé de l'historiographie

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Dans le conflit fraternel qui oppose les juifs et les chrétiens, la tora occupe la place de la mère, épouse de dieu

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Le monothéisme est le retour du souvenir de la mise à mort d'un père primitif [Moïse], sous la forme d'un Dieu unique et omnipotent éclipsant tous les autres

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L'Israël antique a inventé le sens de l'histoire, il est la première culture à se penser en termes de défi lancé par Dieu et de réponses apportées par l'homme

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On ne peut pas être athée et vivre pour la vérité, car quiconque vit pour la vérité vit en Dieu

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On peut interpréter la dédicace que Jakob, père de Freud, écrit en hébreu pour les 35 ans de son fils : "Tu dois revenir à l'étude de la tora, comme Moïse avec les secondes tables"

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Le Moïse de Michel-Ange interprété par Freud est à la fois lui-même et son père, qui lui reproche d'avoir renoncé à la torah

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Qu'est-ce qui, pour un Juif, rend irrésistible l'attrait du judaïsme? Le "sentiment intime d'une même construction psychique", qui ne se laisse pas saisir par les mots

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Un Juif peut être athée sans renoncer au judaïsme

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Dans la tradition juive, la mémoire n'est pas organisée en fonction de la connaissance des événements, mais de l'identification de chacun à un passé actualisé

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Dans la mémoire juive, seuls les événements historiques transfigurés par les rites, la liturgie et l'interprétation rabbinique accèdent à la pérennité

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Le christianisme, religion du Fils, entretient une relation oedipienne avec le judaïsme, religion du Père

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Avec l'expulsion d'Espagne en 1492, les Juifs ont eu conscience que quelque chose de radicalement nouveau avait eu lieu, qui justifiait un récit historique

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On ne peut expliquer la prédilection de Freud pour le lamarckisme que par l'énorme force d'attraction du passé juif, vécue comme héréditaire ou indélébile

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Aucun autre ouvrage que "L'homme Moïse et la religion monothéiste" n'a provoqué chez Freud autant d'hésitations et de tensions intérieures

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En écrivant "L'homme Moïse et la religion monothéiste", Freud obéit à l'injonction de son père : "Tu étudieras la torah" - et établit enfin avec lui de nouvelles relations

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Pour concilier l'héritage de la mémoire juive et l'historiographie contemporaine, il faut une rupture, un nouveau commencement

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Le paradoxe de l'histoire juive moderne, c'est que, par ses méthodes de recherche, elle rompt avec le passé qu'elle explore

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Les Juifs du Moyen Age ont innové dans de nombreux domaines (philosophie, linguistique, poésie) - mais ils n'ont pas tenté de garder le souvenir de leur histoire

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Les Juifs du Moyen Age ne cherchaient pas à saisir les événements contemporains dans leur nouveauté, mais à les interpréter dans des catégories familières

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Les fêtes et les rites du judaïsme s'organisent autour de la principale injonction du Dieu d'Israël : "Souvenez-vous que vous étiez esclaves au pays d'Egypte!"

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Le Dieu d'Israël n'est connu que pour autant qu'il se révèle historiquement

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Le prophète Elie ramènera le coeur des pères à leurs fils, et le coeur des fils à leurs pères

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Les Juifs n'ont jamais prétendu descendre de Moïse mais d'Abraham - et pourtant c'est Moïse qui leur a transmis le monothéisme, venu de l'extérieur

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Le propre du Juif est "un je ne sais quoi de miraculeux - jusqu'ici resté inaccessible à toute analyse", auquel Freud n'a jamais voulu renoncer

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La bible est structurée comme un récit historique, mais la littérature rabbinique l'interprète en ignorant la chronologie, sans tenir compte des événements nouveaux

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Zakhor, histoire juive et mémoire juive (Yosef Hayim Yerushalmi, 1984, paru en anglais en 1982) [Zakhor]

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Le Moïse de Freud, Judaïsme terminable et interminable (Yosef Hayim Yerushalmi, 1993, paru en anglais en 1991) [MF]

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Bibliographie de Yosef Hayim Yerushalmi

 


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