Dans une civilisation, trois niveaux de pensée dominent : technique, scientifique et plastique (p123). Comme le montre l'exemple des Grecs, on peut découvrir des principes scientifiques utiles sans que les conditions de leur mise en oeuvre soient réunies. Pensée scientifique et pensée technique sont distinctes. Il en est de même pour la production d'objets d'art : la pensée plastique est distincte des autres pensées. Tous les objets d'une civilisation ont des caractères communs, mais l'objet plastique a sa spécificité.

Un tableau est un objet matériel, une chose concrète, une forme. C'est un signe d'éducation ou de richesse, mais aussi un objet de contemplation, de méditation ou de signification. Il est le résultat d'une activité, d'un imaginaire social et de la personnalité d'un homme. Il est spécifique (c'est un objet d'art), intentionnel (il est produit comme tel) et le résultat de la mobilité, c'est-à-dire de la plasticité du cerveau humain (l'art n'a pas de valeur fixe). Il est complexe, indivisible, ambivalent. En outre il est figuratif et occupe une certaine place dans l'ensemble des activités humaines.

FORMULATIONS DE PIERRE FRANCASTEL SUR LA PLASTIQUE (phrases introduisant aux illustrations dans le cahier central du livre) :

- la technique et la plastique nnouvelles impliquent l'existence de nouvelles liaisons opératoires dans la matière et dans l'esprit,

- la plastique moderne est liée à une nouvelle conception figurative,

- le style du 20ème siècle constitue une unité qui dépend des recherches de l'école de Paris,

- le nouveau langage plastique n'exprime pas la forme fixe mais le mouvement,

- la plastique monumentale du 20ème siècle se développe à partir de principes fixes, comme un style,

- la technique engendre librement les jeux de l'imaginaire,

- le développement d'un style se fait dans toutes les directions associant le technique et le figuratif,

- la forme surgit de la matière mais elle la complète et constitue un système autonome qui s'y intègre,

- la peinture du 20ème siècle associe la notion d'objet à celle du signe,

- la plastique du 20ème siècle naît au point de contact du technique, du théorique et du rationnel,

- il existe une voie de transfert immédiat de la sensation au signe intellectuel,

- il existe un symbole plastique entièrement distinct du symbole littéraire,

- la peinture moderne met en cause la stabilité de la perception objective,

- la peinture moderne crée de nouveaux objets qui, mêlés aux anciens, expriment un nouvel espace,

- la plastique se greffe nécessairement sur les développements de la technique,

- la plastique ne se confond pas avec l'écriture.

Ces formulations, peu justifiées par l'auteur et peu commentées, semble aussi intéressantes que tout le reste du livre.

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Propositions

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