- couleur. Les impressionnistes ont libéré la couleur : ils l'ont détachée de la forme et du symbole, ils ont estompé les contours, mais n'ont fait que préparer une transformation qui s'est accomplie après eux. Cézanne invente les intervalles vides; Monet utilise les tons purs, mais c'est pour restituer les sensations colorées usuelles; Van Gogh découvre la valeur émotive des tons purs; avec Gauguin apparaît la pleine valeur de métaphore de la couleur, qui suggère le réel sans le reproduire. Après lui, le tableau possède ses lois propres. Il conserve la capacité d'articuler des plans et de manier des volumes, mais dans un nouveau système figuratif. Les couleurs deviennent mobiles, elles se substituent aux valeurs. Elles engendrent par elles-mêmes la distance et la profondeur. Une couleur possède des qualités liées à sa dimension sur la toile et à son intensité, ce qui rend possible l'art abstrait.

- le rythme, qui était dans la peinture classique un facteur d'équilibre, devient dans l'art contemporain une menace contre la stabilité.

- matières. L'artiste contemporain a une conception active de la matière. Il la crée autant qu'il la reçoit.

Il s'agit de la peinture contemporaine à l'époque où écrit Francastel : les années 1950. S'agissant d'une peinture qui, selon lui, vient après l'art moderne et après les avant-gardes, on peut encore à l'heure où j'écris (2008) lui appliquer l'adjectif : contemporain.