Le secret du rapport à l'autre est dans l'expérience testimoniale : Il faut se fier à ce que je dis. Cette expérience est au confluent des deux sources de la religion : 1/ Le monde est fiable (croyance) 2/ J'en ai une expérience propre, intacte (indemne, sacralité). Mais que se passe-t-il si cette confiance se lézarde? Si elle laisse place au désenchantement? Rien d'autre qu'un effet réactif et passager de la même expérience de foi, celle qui, dans l'"éther" inéliminable de toute croyance, en appelle au miracle. Les interruptions ou déliaisons dans le lien social n'y changent rien (même si on les désigne comme désacralisation ou laïcité), et même si l'on emploie le vocabulaire de la théologie négative.

Un athéisme radical, véritablement intempestif, au-delà de ces ressources, est-il possible? Il faudrait changer de lexique - et même alors rien ne garantirait que le religieux ne fait pas retour.