Quand le cinéma, le roman ou la peinture contemporains (ou postmodernes) évoquent le passé, ils ne cherchent pas à le "représenter". Leur but est seulement de montrer nos idées et les stéréotypes que nous entretenons sur ce passé. Ils n'ont aucune prétention ni à être de l'histoire, ni à en faire, ni à l'influencer, ni à la critiquer, mais seulement à vendre de la "Pop Histoire". Ce fonctionnement est analogue à celui du Pop Art : une culture du simulacre qui se délecte de l'objet de consommation et jouit sans complexe du fétichisme de la marchandise. Les oeuvres de Warhol (par exemple Diamond dust shoes ou les boîtes Brillo) ne désignent rien de particulier et n'appellent aucune interprétation. Ce ne sont que des signes aussi banals et médiatiques que possible, qui s'identifient aux signes de l'art en cannibalisant les valeurs et les réputations de l'art international. Souvent faites à partir de photographies, elles ne puisent pas leur sens dans le référent, mais dans sa copie.
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Selon Arthur Danto, le Pop Art ne se dispense pas de référent. Il le transfigure, il le transforme à sa guise. Moyennant quoi il se passe de Grand Récit fondateur. Il est directement autoréférentiel, comme la pop music.
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