Selon la légende, l'autruche s'enfonce la terre dans le sable pour se mettre à l'abri des dangers. Lacan passe de l'autruche à l'autruiche en analysant un conte d'Edgar Poe traduit par Baudelaire : La lettre volée. Les acteurs : trois personnages et un pur signifiant (la lettre). Thèse de Lacan : dans cette structure, la vérité révèle son ordonnance de fiction.

- scène primitive : pendant que le roi détourne la tête (1er regard), sans se cacher de la reine (2è regard), le ministre dérobe une lettre (3è regard).

- répétition : alors que la police est aveugle (1er regard), après avoir éloigné l'attention du ministre (2è regard), Dupin dérobe la lettre (3è regard).

- structure subjective : tandis que le sujet ne saisit rien du signifiant (1er regard), il reçoit son être de l'Autre (2è regard) et est soumis aux déplacements du signifiant [c'est-à-dire à l'automatisme de répétition, à la Loi] (3è regard).

En se saisissant de la lettre, le ministre s'est mis dans sa dépendance. Voulant s'en servir comme pur signifiant à des fins de pouvoir, il est constitué par elle. La position imaginaire du maître absolu est aussi une position de faiblesse absolue.