Derrida
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Madou Tafhy Ngorane                     Madou Tafhy Ngorane
Sources (*) :                
Madou Tafhy Ngorane - "Le fond du bruit n'a pas d'essence", Ed : Guilgal, 2007-2017, Page créée le 20 avril 2008

Le fond du bruit n'a pas d'essence (Madou Tafhy Ngorane, 2007) [LFDBSC]

   
   
   
                 
                       

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HOMMAGE À MADOU, PAR OUZZA KELIN

Nous sommes tous singuliers, nous avons chacun nos particularités, mais il me semble que, toi, tu l'es plus que les autres. Tu portes à l'incandescence certaines qualités que certains d'entre nous partagent dans une certaine mesure, mais qui se combinent chez toi d'une façon unique.

D'abord, il y a ta rare capacité d'écoute. Quand on s'entretient avec toi, c'est comme si la pièce se transformait en une vaste oreille. Tu te tournes vers moi et te mets dans l'attente de ce que je vais dire. Tu réagis à chaque parole, la relance, lui donne une résonance particulière qui à moi-même m'avait échappée. En général, tu as l'air de m'approuver. Tu ne me contredis pas, mais je sens que ton point de vue est légèrement différent, et peu à peu ma propre parole en est affectée. Tu te rappelles tout ce que j'ai dit et, la fois suivante, le resitue dans son contexte. C'est ainsi que je sors changé d'une conversation qui a tous les airs de la banalité.

Le deuxième trait que je voudrais souligner est ton multiculturalisme. Malgré ton jeune âge, on a l'impression que tu as connu intimement l'Afrique des marabouts, la France coloniale, l'islam du désert, le soufisme du Sahel et aussi le militantisme des années 60 et aussi l'action sociale, militante, le soutien aux jeunes, l'engagement associatif. Il y a tellement de dimensions à ta personnalité qu'on finit par s'y perdre. Tu es intégré à la culture française, mais aussi attentif à toutes les minorités. Tu as vécu cent vies : une vie tribale, une vie familiale, une vie professionnelle, une vie sportive, une vie de militant, une vie d'exclu, une vie de malade. Tu es croyant et tu respectes profondément la laïcité, tu es discrètement pratiquant et tu mets à l'aise les agnostiques. Tu es le continuateur de plusieurs traditions et en même temps une synthèse unique.

Troisième particularité singulière : une sorte d'ascétisme qui n'en est pas un. Sur le plan matériel, tu te contentes de très peu. La société de consommation n'a aucun sens pour toi. Tu as vécu longtemps dans la pauvreté sans être pauvre, dans le dénuement sans être nu, dans la modestie en conservant toute la richesse qui est en toi. Cette ascèse qui ne t'est pas imposée, qui vient de l'intérieur de toi-même, te dégage du monde, forme autour de toi une sorte d'aura par laquelle tu te fabriques à ta propre mesure ton univers. Je crois que si tu te retrouvais du jour au lendemain avec la fortune de Bill Gates, tu redistribuerais cette richesse et ne changerais pas d'un iota ton style de vie.

La quatrième dimension étonnante de ta personnalité est ce que j'appelerais son souci de vérité. Tu est véritablement un sage. Tu as une capacité innée à dire les choses de manière juste. Cette vérité-là n'est pas du genre de celles qui s'opposent au faux. C'est une faculté d'adéquation indéfinissable, une exactitude souple, une proximité de type poétique à l'événement. Il est profondément logique et cohérent que tu aies choisi la forme musicale pour t'exprimer, car cette forme est en somme le coeur de son être. Cette sagesse ne trouve pas sa source dans la connaissance, mais dans une capacité à saisir chez l'autre le point d'attente, le point d'inquiétude et le point virtuel d'équilibre avec lequel, sans le savoir, tu es déjà familier. Un sage comme toi ne cesse de tenir tout ouvert et de mettre les choses en ordre; il apprend de tout homme et enseigne à tout homme et l'on peut dire que, vraiment, il augmente la paix du monde.

Le dernier aspect dont je voudrais parler est une dimension que certains ont connue, d'autres non, une dimension que certains ont seulement soupçonnée et d'autres expérimentée avec, parfois, une certaine douleur. J'appelerai cela ta part d'obscurité. Car on a beau entendre avec stupéfaction la diversité de tes expériences, on a beau découvrir chaque fois une autre partie de ton vécu, il y a toujours encore autre chose. Tel aspect de ta vie familiale, tel aspect de tes souvenirs d'enfance, tel aspect de ton expérience initiatique, cela reste caché mais transparait dans chacune de tes paroles. Tu ne dis pas tout, mais, ce que tu ne dis pas, tu ne le tais pas non plus; tu le fais sentir ou tu l'assumes dans la solitude. Par ton attention à autrui, tu transfigures ta propre opacité. S'il est une transcendance humaine, tu peux l'incarner à toi seul. Avec toi la lumière est rayonnante mais elle respecte l'obscur, elle s'y retire même, elle reste à distance de tout aveuglement.

 

 

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Formulations à partir de ce texte (les têtes de chapitre sont entre crochets) :

 

[Il faut, aujourd'hui, répondre du "peut-être"]

[(CinéAnalyse) : En laissant, par la musique, deviner l'autre scène]

La convergence musique / informatique pourrait servir de modèle à une convergence pensée / réseaux

La musique est un océan qu'aucun rivage ne peut contenir

A présent la musique se fond dans le bruit

Le fond du bruit n'a pas d'essence (Madou Tafhy Ngorane, 2007) [LFDBSC]

[Madou Tafhy Ngorane]

 


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