Derrida
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Le rite noue le connu et l'inconnu                     Le rite noue le connu et l'inconnu
Sources (*) : Hétérogénéité maçonnique               Hétérogénéité maçonnique  
Gaëtan Bertineau - "Un mythe salomonien", Ed : Galgal, 2002, Page créée le 27 mai 2008

Il faut articuler l'étude et le rite

   
   
   
                 
                       

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Un clivage implicite divise notre association. Il n'est pas facile à repérer dans son contenu, car toutes sortes de querelles le recouvrent : oppositions personnelles ou politiques. Il m'a semble toutefois qu'on pouvait le décrire en quatre points :

 

1. Travail ou étude? Dans nos loges, nous parlons couramment de travail. De quel genre de travail s'agit-il? Pour en définir la nature, je voudrais revenir sur certaines remarques qui ont été faites. Certains défendent l'idée que les planches ne doivent pas faire référence à une érudition externe. Il ne faut pas citer les grands auteurs dits profanes et renvoyer le plus possible à son expérience personnelle. Dans cette veine le caractère initiatique de la F-M est évoqué. Une maçonnerie initiatique serait tournée vers une expérience spécifique, distincte de l'expérience profane. (On peut s'interroger sur cette notion de maçonnerie initiatique, car il ne suffit qu'elle soit organisée en degrés hiérarchique pour qu'elle soit véritablement initiatique, mais laissons cette discussion pour une autre fois). Je voudrais opposer deux notions : travail sur soi et travail d'étude. Je soutiens pour ma part qu'il ne peut pas y avoir de travail sans maître. Quand on étudie, on admet l'idée qu'il puisse y avoir des maîtres, c'est-à-dire des personnes ou des auteurs qui transmettent des traditions ou des points de vue qui nous ne pourrions pas découvrir tous seuls. Un travail uniquement tourné vers soi ne peut pas conduire à une progression personnelle. Il faut avoir la modestie de recevoir un enseignement, d'apprendre de l'autre. C'est le premier point de divergence.

 

2. Un rituel pour quoi faire? J'ai eu la chance de rencontrer dans une autre communauté un maître qui a donné une définition du rituel qui m'a beaucoup frappé. Il disait que le rite est ce qui met en relation avec l'absence. Cela conduit à distinguer entre deux types de rituel Le premier est un ensemble de règles à appliquer telles quelles. C'est un rituel de type normatif : voilà, dans telle et telle circonstance, comment il faut procéder, comment il faut s'habiller, comment il faut agir. C'est ainsi que fonctionnent les religions à leur phase terminale : elles prescrivent exactement les comportements. Le second laisse la place à des variantes et des interprétations. C'est sa façon de se mettre en rapport avec l'absence. Il ne donne pas toutes les réponses, il oblige simplement à les chercher. D'un côté, la répétition, la contrainte obsessionnelle de la règle à appliquer; de l'autre, l'incertitude et la liberté de choix. Certes le premier est plus rassurant, mais, de mon point de vue, seul le second est compatible avec nos principes généraux.

 

3. Le rapport à autrui. L'essence de la F-M, c'est d'accepter de dialoguer avec l'autre comme tel, c'est-à-dire l'autre en tant qu'autre, sans chercher à le rabbattre sur ses propres conceptions. Nous appartenons tous à différentes familles et communautés. Si nous venons en loge, c'est pour sortir de ces communautés, nous confronter à l'altérité. A partir du moment où l'on exige de l'autre qu'il soit identique à soi-même, on n'est plus maçon.

 

4. La verbalisation. Nous sommes ici pour parler. Ce n'est pas un hasard si les éléments principaux du rituel portent sur la circulation de la parole. Lorsque nous avons des divergences de vue ou des conflits, il faut les verbaliser. Depuis Freud, la modernité insiste sur cet aspect : en verbalisant, on se soulage, on décharge son agressivité, ce qui peut être perçu comme un inconvénient, mais on se transforme aussi, on évolue. Ceux qui refusent la verbalisation se condamnent à rester toujours identiques à eux-mêmes. Ceux qui pensent que l'essentiel des débats doit avoir lieu hors loge, et doivent être contrôlés par une hiérarchie auto-proclamée, entretiennent un système qui repose sur le silence et le déni.

 

Je voudrais encore faire deux commentaires.

- il a été annoncé aujourd'hui la radiation définitive d'un ancien G.M. Cet ex-frère était un spécialiste de la langue de bois. Il était capable de vous noyer sous d'interminables discours où se multipliaient les mots de fraternité, de solidarité et ainsi de suite, de faire référence sans arrêt à une expérience qui selon n'avait aucun rapport avec la vie profane. Cela ne l'a pas empêché de voler dans la caisse de son atelier et de montrer dans de nombreuses circonstances une mauvaise foi en béton armé. Ce cas, malheureusement, n'est pas isolé. Vous avez tous pu le constater dans la vie courante. Quand quelqu'un répète sans arrêt qu'il faut être honnête, on a des raisons de penser qu'il ne l'est pas toujours. Quand quelqu'un évoque à n'en plus finir la convivialité, il y a de fortes chances pour qu'il soit absentéiste. Quand quelqu'un n'arrête pas de se prononcer pour la rigueur, c'est qu'il lui arrive de temps en temps de faire quelques exceptions. En réalité nous avons tous nos défauts, et nous savons que pour qu'un monde soit supportable, il faut qu'il soit imparfait. Protégeons cette imperfection, qui est notre plus précieux trésor.

- les quatre points que j'ai évoqués ne sont pas isolés les uns des autres. Ils forment un ensemble. Cette loge a une tradition qui se caractérise par l'acceptation du risque, par l'ouverture au monde et aussi par la volonté de tous se remettre en question. Pour ma part je pense que l'orientation qui est proposée par certains est en rupture avec l'inspiration originelle de notre atelier. Ils ont tout à fait le droit de proposer cette rupture. D'ailleurs la F-M est vaste et autorise des orientations différentes. Néammoins je propose de rester dans notre lignée qui privilégie l'étude, un rituel libre, une acceptation de l'autre et une véritable démocratie interne dépourvue de toute langue de bois.

 


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