Le savoir ne se réduit ni à la connaissance (énoncés dénotant ou décrivant des objets susceptibles d'être déclarés vrais ou faux) ni à la science (objets accessibles récursivement, appartenant à un langage jugé pertinent par les experts). Il s'étend à un ensemble de savoir-faire, de savoir-vivre, de savoir-écouter, conduisant à une qualification technique, une sagesse éthique, une sensibilité auditive ou visuelle, etc... Il ne consiste pas en une compétence spécifique portant sur telle sorte d'énoncé, mais est ce qui rend quelqu'un capable de proférer de "bons" énoncés dénotatifs, prescriptifs, évaluatifs, etc... Il est composé de diverses sortes de compétences qui constituent le sujet.

Il y a une affinité entre le savoir ainsi défini et la coutume. Il est légitimé par l'opinion, par des interlocuteurs "sachants" ou par un consensus qui discrimine celui qui sait de celui qui ne sait pas. Les diverses compétences peut être enveloppées dans l'unité d'une tradition (par exemple dans les sociétés dites primitives) ou dispersées (postmodernisme). Dans le savoir traditionnel, la forme narrative prédomine.