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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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Imprononçable, le nom Juif | Imprononçable, le nom Juif | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Le judaïsme, indéfinissable | Le judaïsme, indéfinissable | |||||||||||||||
Paul Celan - "Le Méridien & autres proses", Ed : Seuil, 2002, p33 - Dialogue sur la montagne - |
Yhvh | [Avec le Juif va son nom, l'imprononçable] |
Yhvh | ||||||||||||||
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Le Juif n'a rien en propre, il a tout emprunté, reçu en prêt. Il ne possède rien, pas même son nom. Sans doute est-il inscrit dans une généalogie, un héritage (Juif et fils de Juif), mais ce qui vient avec cela n'est ni une appartenance, ni une identité, ni un trait déterminé : c'est un nom, un autre nom impossible à proférer, imprononçable - comme si le nom courant, le nom d'état-civil (Lévy, Cohen, Klein ou Gross), était une sorte de faux nom. Mais alors comment arrive-t-il à dire "Je"? Il faut, dit Paul Celan, qu'il rencontre un autre Juif. Pas un autre en général, pas n'importe quel autre, mais un autre Juif. Pourquoi? Pour pouvoir poser la question : Entends-tu? - et entendre en réponse, Entends-tu? Mais enfin, dira le citoyen sécularisé d'aujourd'hui, je comprends qu'une personne ne puisse attendre une réponse ni d'un bâton, ni d'une pierre, ni d'un glacier, ni par exemple d'une source d'eau verte, mais pourquoi aurait-il besoin spécifiquement d'un Juif? Il importe, si l'on suit Celan, que dans ce bavardage inopiné ni l'un ni l'autre n'ait sur cette terre de chemin assuré, que ni l'un ni l'autre ne puisse faire confiance (comme Lenz, le personnage de Büchner), en la beauté de la montagne. Pour le Juif, toute image est voilée [il s'agit ici d'image visuelle, mais aussi d'image rhétorique, de trope], quelque chose derrière son oeil l'empêche de prendre appui sur quelque image fixe que ce soit, même métaphorique. Si ce sont deux Juifs qui se rencontrent, que peuvent-ils faire d'autre que bavarder et se mettre en route? Et c'est là qu'on revient à l'imprononçable. Que se disent-ils ces Juifs, ces cousins, quand ils se rencontrent? Schibboleth, un mot biblique et aussi le titre d'un poème de Celan que Jacques Derrida a quasiment repris à son compte. Et puis, c'est aussi l'un des noms du Juif - l'une des traces de l'autre Nom.
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-------------- Propositions -------------- -Le Juif, que possède-t-il qui soit vraiment à lui, qu'il n'ait emprunté, reçu en prêt et non restitué? -Quand le Juif s'en va, il rencontre un autre Juif et lui dit : "Entends-tu? Je suis là, je suis ici, je suis venu, moi et aucun autre" -La pierre, le bâton, la langue et la bouche parlent, avec qui? Personne, ils ne parlent pour personne -Moi le Juif, ici, sur le chemin où je n'ai pas ma place, je suis en route vers moi, là-haut, sous des étoiles et des plis qui ne sont pas pour moi -Schibboleth est le seuil de l'imprononçable -Le Juif n'a rien en propre, sauf son nom, qui est imprononçable : schibboleth -Yhvh, nom de Dieu, illisible et indicible (II) |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Celan NomImprononcable AA.BBB HebDefinitionHI.LHI HebYhvhCN.LCC LX_NomImprononcable Rang = XXImprononcableGenre = - |
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