Les israëlites ayant rompu l'alliance [à son époque comme à celle de Moïse], le prophète Elie les a critiqués et condamnés. Dieu l'a pris au mot, il l'a chargé de réparer cette alliance, pas seulement pour le peuple dans son ensemble, mais pour chaque individu [mâle] en particulier. Partant de l'hypothèse qu'il n'est pas véritablement mort, puisqu'il a été enlevé au ciel dans un tourbillon, les juifs envisagent la possibilité qu'il soit présent à chaque circoncision. Chaque fois unique, toutes les fois, le plus messianique de tous les prophètes doit être là. On prévoit une chaise vide pour lui, on ouvre la porte. L'hospitalité lui est due. Viendra-t-il? Il n'y a aucune garantie. Chaque fois, sa venue - si elle survient - est un événement. Ce peut être lui, son fantôme ou son double. Si c'est lui, on n'est pas sûr de l'avoir reconnu, mais si ce n'est pas lui, on peut l'avoir manqué.

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Rituellement, celui qui tient le circoncis s'assied sur la chaire [la chaise] dite d'Elie - celle de l'autre. Cette place, Jacques Derrida l'a crue sienne. Il s'est identifié au prophète - dont il a reçu le prénom à son septième jour, allant jusqu'à avouer le fantasme qu'il se serait porté lui-même le jour de sa circoncision.

Dès 1976, il a projeté d'écrire un Livre d'Elie. Il en a révélé quelques extraits, mais ce livre est resté sous forme de carnets.

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La chaise d'Elie (dite aussi chaise de Moïse) de la synagogue de Khorazin (Israël) - trouvée dans des ruines datées du 1er siècle après J-C, près du lac de Tibériade.