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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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Des voix nous accompagnent | Des voix nous accompagnent | ||||||||||||||||
Sources (*) : | |||||||||||||||||
Peter Sloterdijk - "Sphères, tome 1 : Bulles", Ed : Pluriel, 2002, p531 Ulysse et les SirÂnes (Vase grec, 480-470 av. J-C) - |
Les Sirènes tirent leur séduction de ce qu'elles ne donnent jamais leur propre répertoire, mais uniquement celui des passants : elles chantent depuis le lieu de celui qui écoute |
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Dans le douzième chant de l'Odyssée, Homère a représenté la scène primitive de l'antique viol musical. Il peut entendre les Sirènes, mais pour éviter d'être ensorcelé, il doit s'attacher au mât. Il est des voix qui ne mènent pas l'auditeur à lui-même à son propre bien, mais à une mort loin de sa patrie. Elles s'inscrivent dans l'ouïe la plus intime de chacun des auditeurs. Alors tous les autres sons s'effacent. Les vents cessent de souffler, les navires glissent sans bruit, la nature se tait. Dans la cloche sonore ne subsiste que le chant des Sirènes. Les conduits auditifs avides de plaisir ne peuvent pas s'en protéger, sauf s'ils les bouchent avec de la cire, comme Ulysse. Les Sirènes ne séduisent pas par leurs propres attraits. Elles attirent leurs victimes en déversant exactement le chant qui les interpelle intimement, dans la tonalité dont ils ne peuvent se passer. Sans scrupules, elles chantent à travers les gorges de l'autre. Le sujet écoutant se déverrouille lui-même. C'est son émotion la plus spécifique qui résonne et s'exprime, c'est son voeu constitutif qui est exhaucé. Leurs voix ressemblent à une plainte funèbre : son heure est venue. Elles n'ont même pas à agir : il s'épuise, il s'étiole. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Sloterdijk SlotVoix XC.CCC XSirenes Rang = QGenre = A - |
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