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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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Le sujet profère "Je suis" par la bouche | Le sujet profère "Je suis" par la bouche | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, la bouche | Derrida, la bouche | |||||||||||||||
Jean-Luc Nancy - "Ego Sum", Ed : Aubier-Flammarion, 1979, p160 - |
Jean - Luc Nancy | [L'homme accède à la pensée du sujet comme énonciation (Je suis), mais ne peut y faire face que par la bouche] |
Jean - Luc Nancy | ||||||||||||||
René Descartes | René Descartes | ||||||||||||||||
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Le sujet cartésien énonce : Je suis (Ego sum). Ego sum est vrai "toutes les fois que je le prononce ou que je le conçois dans mon esprit". Cette énonciation affirme son unité, son indivisibilité, son immédiateté. C'est une énonciation à prendre telle quelle, comme énonciation. Mais qu'est-ce qu'une énonciation? Est-ce une substance, une chose pensante, un Ça, un acte, un événement, une structure? L'énonciation se produit dans une ponctualité auto-énonciatrice. Ça ne se voit pas, ça s'entend, mais c'est constant, consistant. Par cette opération, le sujet cartésien devient, comme l'a noté Heidegger, la terre ferme qui imprime à la pensée des temps modernes la certitude que quelque chose peut être représenté et pensé. Mais en même temps, d'un seul coup, il s'épuise, se précipite à l'extrême bord du discours. Déjà, chez Descartes, l'énonciation est instable, non substantielle. Elle n'est qu'une bouche sans visage, béante, qui profère un bruit : Je (qu'on peut réduire au O de ego cogito existo). Elle est la seule commune mesure entre le corps et l'âme, mais sa substance s'y épuise. En s'énonçant, l'ego s'ouvre, se distingue, se pose, et se retranche. Il ne se soutient que de se soutenir de rien. Il n'est autre chose que le retranchement dans son propre for - que rien ne soutient. C'est ainsi que Descartes a entrevu que l'homme est le Sujet, mais que dans l'homme le Sujet infiniment s'abîme. Qu'est-ce que cette chose pensante? Peut-on la connaître, la diviser, l'analyser? Peut-on prouver son existence? Elle n'est assurée que dans la précarité, dans l'instabilité constitutive de la "pure" énonciation (p149). Ce psychisme, on peut le décrire avec la phrase freudienne : La psychè est étendue, n'en sait rien. Le sujet contemporain positif, anthropologique, fonctionnel, étouffe cette voix.
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-------------- Propositions -------------- -Ego n'est ego qu'articulé, énoncé par une bouche où corps et esprit ne font qu'un -Il n'y a aucune commune mesure entre le corps et l'âme; entre ces deux étendues s'ouvre un lieu ni sensible, ni intelligible : la bouche -Le sujet s'énonce dans la béance d'une bouche -Le sujet s'éprouve comme une bouche sans visage qui s'ouvre, dans l'anneau d'une contracture, autour d'un bruit : "Je" ou "O" (ego cogito existo) -La buccalité (bouche, bucca), plus primitive que l'oralité (os, oris), est le lieu de l'espacement, de l'ouverture d'Ego -L'instauration cartésienne du Sujet nous précipite d'un seul coup à l'extrême bord du discours : il s'épuise instantanément, par la nécessité de sa propre structure -L'homme est un sujet qui ne peut se nommer, qui ne peut se poser comme tel - il est le sujet qui ne peut se subjecter -Toute l'histoire du cogito n'a été que celle des manières diverses ou antinomiques de dénoncer, éviter, réfléchir, suspendre ou médiatiser son immédiateté -La profusion actuelle du "sujet" (positif, anthropologique) étouffe la voix d'un quelqu'un qui s'appellerait : Ego |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Nancy DescartesJeSuis AA.BBB DerridaBoucheGC.LCD NancyCheminementsEE.LEE DescartesParcoursGE.LEG GS_DescartesJeSuis Rang = KGenre = - |
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