Le modèle qui accorde au cerveau et au système nerveux une place centrale dans la vie affective est dominant en psychopharmacologie. Mais ce ne doit pas être le seul modèle. Didier Anzieu en propose un autre, le Moi-peau, dont les assises biologiques sont aussi assurées, et qui rend compte du double étayage de la vie psychique : dans la vie organique et dans la vie sociale (milieu culturel, croyances et représentations). Le Moi-peau est d'ordre fantasmatique. C'est un pont et un écran intermédiaire entre la psyché, le corps, le monde, les fantasmes conscients, préconscients et inconscients. C'est un intermédiaire chronologique entre la mère et le tout-petit, et aussi un intermédiaire structurel entre les instances psychiques.

L'ectoderme est la source neurologique commune de la peau et du cerveau (p83). Selon Anzieu, la sensibilité tactile apparaît la première, avant les autres sens. La peau est le référent de base auquel se rapportent les diverses données sensorielles. Les contacts tactiles de la naissance stimulent les fonctions respiratoires et digestives. En cas d'insuffisance, ils sont remplacés par des contacts artificiels (secousses, bains, massages). Ils favorisent le développement de l'ouïe, la vue, l'odorat, le goût.

Marsyas a voulu concurrencer Apollon; celui-ci le punit en lui ôtant sa protection narcissique.