Les premiers interdits d'auto-conservation sont destinés à protéger l'enfant des dangers extérieurs : Tu ne mettras pas en danger l'intégrité de ton corps, ni ta vie. Ils séparent deux régions de l'espace psychique, l'une protectrice et protégée, l'autre inquiétante et dangereuse. Ils organisent la mutation qui apparaît vers le neuvième mois, quand l'enfant commence à distinguer le visage familier et le visage étranger.

L'interdit invite à toucher l'objet extérieur pour le connaître, mais on ne touche pas n'importe quoi n'importe comment. Pour expérimenter, il faut accepter le risque d'un refus ou d'un délai (voire d'un châtiment corporel). Il y a ce qu'on porte à la bouche, ce qu'on casse et qu'on met en pièces.

Le toucher par étreinte corporelle de l'ensemble du corps (accolement, fusion et confusion des corps) est plus tard restreint à des manifestations de tendresse et de force. Il se réduit au toucher manuel, avec ses gestes de maîtrise, de désignation et de préhension. Il ne faut pas toucher les organes génitaux, les zones érogènes, les personnes, etc... Le retour dans le sein maternel est interdit.