Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
L'Action Painting                     L'Action Painting
Sources (*) : Harold Rosenberg               Harold Rosenberg
Harold Rosenberg - "The Tradition of the New - La tradition du nouveau", Ed : Da Capo Press, 1960, p25

 

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[En agissant avec des matériaux, sans image ni objet pré-conçu, les peintres américains ont inventé l'"Action Painting" où l'oeuvre est un événement, pas un objet]

   
   
   
                 
                       

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A partir d'un certain moment, pour ces peintres américains (dont Jackson Pollock, Morris Louis), le cadre du tableau perd sa fonction spatiale. Ce n'est plus un lieu où reproduire, analyser, ou exprimer un objet ou une image déjà présente dans l'esprit, mais une arène où agir. Sur la palette, il y a des matériaux dont il faut faire quelque chose avec la main, dans une relation avec un autre support (la toile), considéré lui aussi comme un matériau. L'image devient le résultat de la rencontre entre les deux. Il n'y a pas d'esquisse, on ne sait pas à l'avance à quoi l'image ressemblera, ce doit être une surprise.

A partir du moment où l'on désigne ce courant par un nom (Action Painting), il devient une école distincte d'autres écoles, par exemple l'art abstrait, expressionniste ou expressionniste-abstrait - des désignations qui prolongent la vieille conception spirituelle. Il se rationalise. Ce qui est recherché n'est pas une esthétique ni une relation entre espace et couleur. La forme, la couleur, la composition, le dessin sont subordonnés à la révélation contenue dans le geste. L'image comme effet final est une tension. L'artiste-acteur n'exprime pas son génie, mais il se retrouve, se reconnaît dans un acte qui a quelque chose de religieux. La peinture est comprise comme un signe, un mythe individuel. C'est un moment de la vie auquel les catégories usuelles du critique (écoles, styles, formes) sont étrangères, une situation vivante, une renaissance à partir de rien. Ne se souciant ni du passé, ni de l'avenir, ni des valeurs, le geste met à l'écart les enjeux historiques ou politiques. Pour l'artiste, n'est réel que ce qu'il est en train de créer. Une sorte de mystique sans rituel déclenche chez lui une transformation. Chaque coup de pinceau est une décision auquel le tableau répond de manière inattendue, un combat moral qu'on peut gagner ou perdre - une apocalypse.

 

 

Rapprocher l'Action Painting du présentisme.

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Propositions

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Après l'anti-art, qui se déclare encore héritier de l'art, une autre mort de l'art pourrait intervenir : celle qui le remplace par l'événement public

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L'"Action Painting" est une mystique du "Je" : dans le geste ou l'acte de peindre, se révèle un "moi" cosmique

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Derrière l'usage impersonnel du hasard, du geste ou du matériau prévaut une tendance irrépressible à la rationalisation des pratiques de l'art

 


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