Chacun dans sa niche, les animaux développent des moyens de communiquer entre eux et avec le monde extérieur. Ils tirent parti des ultrasons, de l'infrarouge, des ondes électromagnétiques ou de l'agitation thermique, que nous ne pouvons pas détecter naturellement. Ils développent des conduites spécialisées à d'autres échelles que la nôtre. Le Biosom est ce corps global où nous devenons capables d'imiter, de reproduire et même d'améliorer ces copmportements. Nos machines émettent, reçoivent et analysent des signaux hors de la portée de nos sens. Ainsi se forme un corps par lequel nous nous métamorphosons en toutes les espèces, une nouvelle maison commune qui réunit l'ensemble des vivants. Nous élargissons nos réceptions à toute la biocapacité emprisique possible.

Ce corps, qu'on peut aussi appeler macrobe (la plus grande des vies) est plus réel que celui que nous ressentons comme le nôtre. Nous lui faisons plus confiance qu'à nos sensations. Il synchronise les temps multiples des animaux et des plantes. Il se déploie dans les espaces-temps de toutes les niches. Il peut mesurer le nanotemps comme le gigatemps du Big Bang. Une intégrale court asymptotiquement vers un objet global, le monde, observé par tous les observateurs possibles.

Pour interpréter cette masse de données, il faudrait un biocogito global, voire un cosmo-cogito. C'est le travail du savant, le programme de l'intelligence artificielle.