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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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L'art critique sépare | L'art critique sépare | ||||||||||||||||
Sources (*) : | |||||||||||||||||
Jacques Rancière - "Le spectateur émancipé", Ed : La Fabrique, 2008, p105 Les yeux de Gutete Emerita (Alfredo Ja ar, 1996) - |
L'art critique déplace et dérange la connexion ordinaire du verbal et du visuel |
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L'artiste chilien Alfredo Jaar a consacré plusieurs oeuvres au génocide rwandais de 1994. Dans The Eyes of Gutete Emerita, il montre au fond d'un caisson lumineux les yeux d'une femme qui a vu son mari et ses deux fils se faire massacrer. L'oeuvre ne fait ni voir la réalité des massacres, ni entendre de témoignage. Nous ignorons ce que Gutete Emerita pense et ressent. Un regard vient à la place du spectacle d'horreur. C'est une métonymie : la partie pour le tout, un seul regard pour un million de morts. Dans une autre oeuvre, Real Pictures, des boîtes noires closes contiennent une image d'un Tutsi massacré. L'image est invisible, seul est visible le texte qui décrit le contenu caché de la boîte. Ce texte est pris comme élément visuel. Ce n'est pas une voix, c'est aussi une image. Il n'y a pas de culpabilisation du spectateur, ni d'injonction, ni de décryptage : le texte donne un nom et une histoire aux victimes anonymes. Le problème n'est pas d'opposer les mots aux images visibles, mais de bouleverser la logique dominante qui fait du verbal le privilège de quelques-uns, désignés par leurs noms, et du visuel le lot des masses. L'oeuvre redistribue les rapports entre l'unique et le multiple. Elle est politique car elle change les place des corps. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Ranciere CritiqueSepare ES.LES U.déplacement Rang = NVGenre = MK - NP |
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