Quand les pères déclarent des guerres, ils se mettent d'accord avec leurs adversaires sur la nécessité d'éliminer en masse leurs fils. Ils s'attaquent à des populations entières et assassinent leurs enfants. Défendre la paix, c'est sauver les fils de cette mort précoce. Tu ne tueras plus tes fils est la formule de la paix.

Jésus aurait du être le dernier fils de tous les temps condamné à mort par son père - il n'en a rien été. Pour que les pères ne jouissent plus de la mort au combat de leurs enfants, il a fallu attendre deux mille ans, jusqu'à aujourd'hui. Le fils a commencé à faire entendre sa voix vers les années 50. L'agriculteur a cessé d'observer les traditions, les nouvelles technologies ont transformé le lien social, les cultes ont été réformés, le corps est monté en gloire. En mai 68, il est apparu que les fils avaient raison sur les pères. Rien n'avait changé, mais rien n'allait plus comme avant. C'était un non-événement, mais universel. Dans cette atmosphère festive, les aliénations passées, physiques et vitales, avaient disparu. Le chemin de la paix était ouvert.