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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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Le référent revient! | Le référent revient! | ||||||||||||||||
Sources (*) : | |||||||||||||||||
N'importe ou... (Thierry Cauwet, 1984) - Sur son site, Thierry Cauwet nous montre la série des tableaux vivants. |
Du tableau naît le réel |
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(Texte de Thierry Cauwet) A la lumière de mon expérience des tableaux vivants de ces dernières années, il mapparaît de plus en plus que le tableau (je ne parle pas du tableau vivant), la réalité même du tableau, repose sur une absence que serait métaphoriquement la tache aveugle de loeil de G. Bataille. Son existence nest pas une existence en soi. Il ny a pas de lieu du tableau. Son lieu est nimporte où, mais nimporte où... pourvu que ce soit hors de ce monde (1) : Le lieu du tableau est hors du monde. Le tableau nexiste, en imposant une proposition de vision, que parce quil la dégage de toute autre. Ce sera cela et rien dautre pourrait dire le peintre en montrant son tableau. Le tableau nexiste quissu du chaos. Il extrait une image de linfini de ce qui peut soffrir à loeil et interpelle celui-ci par sa fonction de piège à regard (2). Il fait apparaître la réalité visuelle qui lentoure, dans linstant, comme secondaire, arbitraire même, en créant un centre privilégié du regard. Cette réalité visuelle qui lentoure, mouvante à linstar de la matière, prend alors fonction de RESTE de la vision. Ce reste, né dans le même temps que le tableau, ce reste, lui, a un lieu : Cest le monde. Ce reste est-il le réel ? Disons que cest la réalité. Mais peut-être le tableau en la faisant naître comme son reste tend-il à la transformer en ce quelle ne peut être que dans limpossible : le RÉEL.
Il faut définir le tableau vivant par rapport à la problématique de lhéliocentrisme. Là où le tableau propose un centre autour duquel la réalité se situe, le tableau vivant, en incluant autre chose que lui-même et qui soit du monde, déplace ce centre. Il ne le déplace pas pour autant dans la réalité mais crée un double centre. Il est à lellipse ce que le tableau est au cercle. Le tableau vivant a un lieu. Est-il pour autant au monde? Ce lieu est à la fois du monde et hors du monde : ce lieu est lié au corps. Quest-ce quun tableau vivant sans les corps réels? Si lexpression tableau vivant a un sens, on peut sinterroger sur son contraire tableau mort qui, sil nest pas un pléonasme, semble chargé dun curieux non-sens. Me fascine à lintérieur dun même tableau, la guerre, je ne trouve pas dautre mot, la guerre que se livrent le corps réel et le corps représenté. Ces deux états du corps semblent être lexpression dune trinité incomplète et dont le troisième terme serait: le CADAVRE. Le corps vivant, le corps représenté, le cadavre... Il y a un rapport logique entre le corps vivant et le corps mort. Mais il y en a un plus subtil et plus terrible entre le corps représenté et le cadavre. Limmobilité absolue, comme celle du cadavre, du corps représenté, nest pas celle de la mort, mais de la vie, dune vie figée pour léternité; le corps représenté est un cadavre qui ne pourrit pas. Quest-ce quun tableau vivant sans corps réel? Cest un tableau... mais un tableau où sest livrée cette guerre et qui reste chargée dabsence, comme un puzzle dont il manque une pièce. La pièce manquante du puzzle Jusquà Nimporte où... , premier tableau vivant où le corps nest pas seulement présenté mais représenté, cétait le corps réel qui avait charge dincarner ce reste du tableau décrit plus haut, dopposer à la représentation son irreprésentabilité(3). Mais ny a-t-il pas dans cette focalisation sur le corps comme seule forme du réel, une réduction fétichiste de ce corps, alors quil échappe justement à limage? Cette focalisation nest-elle pas à lorigine de ce que lon peut voir comme limite dans le symbolisme? Il nest pas nécessaire que le corps soit présent, réel ou image pour quil y ait du corps (4). Après Nimporte où..., ce nest plus seulement la forme du corps qui est corps; ce peut être le ciel, une montagne, une forme quelconque... La forme au bout du compte est indifférente. La forme molle (5) et arbitraire dune pièce de puzzle nest-elle pas alors lexpression souveraine de cette indifférence (6)?
1. Petits poèmes en prose. Any where out of the world Charles Baudelaire. 2. cf. séminaire n° XI; Les 4 concepts fondamentaux de la psychanalyse, Jacques Lacan. 3. Le corps est en un sens irreprésentable dans sa totalité car animé (au sens étymologique). On ne peut peindre le corps que comme objet dont lexpression la plus forte est le cadavre (peut-être ne peut-on peindre que le cadavre?) Paradoxalement, il me semble que dans Nimporte où... , seul le corps central (mort ou mourrant mais en tous cas imprégné de mort) est en un sens le seul vivant, lié en cela, mystérieusement aux corps réels qui prennent place dans la composition. 4. De la même façon, ny a-t-il pas du corps dans une forêt de lances dUcello? 5. On peut penser au module de Viallat. 6. Voir projet de tableau-puzzle. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Cauwet ProReferent GE.LGE U.réel Rang = OOGenre = MD - NG |
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