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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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Les statues africaines nous engagent | Les statues africaines nous engagent | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Daniel Payot | Daniel Payot | |||||||||||||||
Daniel Payot - "L'art africain entre silence et promesse", Ed : Circé, 2009, p55 - |
Le Contemporain du Quai | [Les statues africaines, aussi silencieuses soient-elles, portent une promesse qui nous engage tous, européens ou africains] |
Le Contemporain du Quai | ||||||||||||||
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Dans leur film de 1953, Les statues meurent aussi, Alain Resnais et Chris Marker prennent acte de la disparition de ce qui donnait à l'art africain sa vitalité : un monde, une tradition, une adéquation entre l'art et la vie, une mémoire, une identification mythique avec des valeurs ou des divinités, etc... Selon la thése défendue par le film, la Vie et l'Ëtre s'incarnaient dans ces statues, mais sous une forme énigmatique inaccessible à ceux qui ne connaissent pas leur langage. Avec la modernité, l'effacement de l'altérité, la destruction de l'aura des oeuvres et aussi la répression coloniale, ces statues sont mortes. Certes elles ont toujours une valeur d'exposition, mais leur langue a été oubliée. Pourtant ces statues nous parlent toujours. Elles parlent un langage que nous ne comprenons pas (ni nous, les occidentaux, ni les Africains d'aujourd'hui), et c'est cet éloignement qui leur confère, malgré tout, une valeur. Taches aveugles de l'art moderne, elles résistent à la mort, et aussi aux paroles des colonisateurs, des experts, des anthropologues, des conservateurs de musée et des commissaires-priseurs. Elles sont porteuses d'une promesse commune à toutes les grandes cultures (comme il est dit dans le film). Laquelle? Peut-être celle de saisir le monde, d'imprimer sa marque sur les choses - les pratiques magiques ou rituelles qui sous-tendaient l'art africain se prolongent dans les méthodes contemporaines de captation et d'enregistrement d'images. Ou bien d'une promesse "plus vieille" que les histoires contrastées des peuples : celle d'un visage humain qui, s'appuyant sur le passé, ouvre un avenir commun. Cette promesse est fragile. Sa victoire n'est pas inéluctable. Elle est bégayante, claudiquante, presque imperceptible. Si mince soit-elle, elle redonne cependant aux statues africaines une existence et une temporalité, entre passé, présent et avenir. Et si leur altérité, leur éloignement inaccessible ouvraient à une nouvelle communauté? Des catastrophes ont eu lieu, des mondes ont disparu, mais rien n'est irréparable. Ces statues allégoriques n'ont aucune vérité à transmettre, mais elles reconduisent vers la mémoire. Elles sauvent de la mort.
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-------------- Propositions -------------- -L'art africain est mort, mais cette mort n'est pas naturelle : ce sont les Blancs qui l'ont tué, par leur intrusion sur la terre où il avait ses racines et ses raisons de vivre -Les statues africaines demandent à être traitées pour ce qu'elles sont : des énigmes; elles se refusent à tout discours qui tend à en percer le secret -On peut trouver dans l'oeuvre d'art la promesse d'une nouvelle communauté ouverte à l'altérité de l'autre rive, à l'immensité d'un lointain -Les statues africaines sont des allégories qui disent : "Rien dans l'histoire des hommes n'est irréparable" -[Notre époque est celle d'une hégémonie absolue de la valeur d'exposition : on renonce à la fonction artistique au profit du spectaculaire, d'une visualisation systématique] -Les statues africaines fascinent car elles sont la tache aveugle d'un art occidental exposé à une visibilité sans frontière -Contempler aujourd'hui les statues d'un monde africain disparu, c'est expérimenter l'impossibilité du deuil |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Payot AfriquePromesse AA.BBB PayotParcoursPF.LLP PlanSiteXA.LXA KA_AfriquePromesse Rang = VAFriqueGenre = - |
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