Selon Descartes, un objet extérieur se donne dans la clarté. L'idée claire et distincte est une représentation intelligible, entièrement présente, qui se manifeste comme vraie et immanente à la pensée. La distinction entre moi et objet est effacée. L'objet extérieur livre sans impudeur tout son être. L'Autre est déterminé par le Même par l'exercice libre du Même (du moi), sans aucune altérité dans l'Autre.

La représentation est pur présent, sans attache. Elle ne comporte aucune passivité. L'Autre n'a ni identité, ni instant propre. Son sens lui est prêté par un sujet qui pense, c'est-à-dire qui écoute sa pensée dans un élément analogue au son. Le passé est assumé dans le présent. Tout antériorité du donné se réduit à une pensée instantanée, éternelle. Le moi se dissoud dans la représentation. La pensée devient universelle, indépendante du moi.

A cette structure de la représentation s'oppose celle de la jouissance et de la sensibilité.

La représentation occupe une place privilégiée : celle où c'est toujours le Même qui détermine l'Autre. Elle est un mouvement spontané partant du Même sans qu'aucun éclaireur ne le précède. Tout se passe comme si l'objet avait été anticipé par le sujet de manière quasiment divinatoire. Son extériorité apparaît comme le sens qu'il prête à un objet.