Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
Rabbi Nahman de Braslav                     Rabbi Nahman de Braslav
Sources (*) : Que le livre se retire!               Que le livre se retire!
Marc-Alain Ouaknin - "Le livre brûlé, Lire le talmud", Ed : Seuil-Lieu commun, 1994, p367

 

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[Le "Livre Brûlé" de Rabbi Nahman de Braslav a été écrit pour être brûlé]

   
   
   
                 
                       

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Le Livre Brûlé, un livre extraordinaire auquel R. Nahman s'était donné totalement, était terminé en 1806. En 1807, à l'âge de 35 ans, il apprenait qu'il était atteint de tuberculose. C'est alors qu'il a pris la décision de le brûler, décision exécutée en 1808 (de son vivant) par un de ses disciples. On dit que R. Nahman aurait en outre écrit un second livre, dit le Livre Caché, pour lequel la régle était encore plus sévère : il ne pouvait être lu par personne [sauf éventuellement par le messie].

Avant même d'avoir décidé de le brûler, R. Nahman avait annoncé que le futur Livre Brûlé ne serait ni visible, ni préhensible, ni lisible - sauf éventuellement par une seule personne, un sage qui aurait été capable de le comprendre. Il ne devait jamais être publié, mais seulement recopié à la main, en un seul exemplaire, pour être récité dans quelques villes, une seule fois. Il ne devait jamais être dévoilé entièrement. La copie aussi allait être brûlée.

La décision de brûler le livre n'était pas prise à l'avance. Elle est venue dans un moment de crise, à l'annonce de la mort de son fils, quand il a appris la probabilité de sa propre disparition. Il ne serait pourtant pas tout à fait exact de dire qu'elle a été improvisée. C'est une décision qui s'inscrit dans une pensée élaborée, complexe. Un livre doit conserver la multiplicité de ses sens. Ce n'est pas un lieu de tranquillité, mais un lieu de tension, de conflit, de coexistence des contraires. Il ne doit pas faire l'objet d'une appropriation. Pour préserver l'incertitude, il doit se retirer - un positionnement exactement contraire à celle du Logos grec, qui appelle la compréhension. Plutôt que de faire paraître, de rassembler, de donner à espérer un dévoilement, le monde de Rabbi Nahman est en chemin pour l'effacement. Pour accueillir l'autre, il faut faire un vide au sein de soi. Ce positionnement est incompréhensible dans un maintenant.

Le Livre est dans la position du nom de Dieu (Yhvh, qui reste dans son silence. Il ne peut être lu que s'il est démembré, éclaté, brisé, comme les Tables de la Loi.

 

 

Histoire de R. Nahman de Braslav et du Livre brûlé : R. Nahman de Braslav (1772-1811), arrière-petit-fils du Baal Chem Tov, est un maître du hassidisme. On a dit beaucoup de choses sur lui : conteur, voyageur, maître à penser, ascète, intellectuel rejetant les intellectuels, fondateur de la littérature hébraïque moderne, précurseur de Kafka, complice du sabbatéisme ou du frankisme, théoricien du mahloqet, et surtout auteur de deux ouvrages ésotériques capitaux : l'un qu'il n'a pas écrit (le Livre caché) et l'autre qu'il a fait brûler (le Livre brûlé).

Il avait une personnalité complexe, en constante évolution. C'est lui qui a déclaré qu'il était interdit d'être vieux; il aimait le mouvement, le dépaysement, et craignait plus que tout l'ennui et la répétition.

Il est mort de tuberculose à l'âge de 39 ans, après avoir perdu sa première femme et ses enfants.

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Propositions

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Toute parole, toute pensée talmudique est double, car si les maîtres formaient une unité, il n'y aurait pas de place pour la création du monde

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La compassion (Rahmanout) est la capacité de faire un vide au sein de soi pour accueillir l'autre

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La coexistence incompréhensible d'un "Il y a Dieu" et d'un "Il n'y a pas Dieu" est le fondement de la pensée de R. Nahman de Braslav, le Baal Qouchia (possesseur de la question)

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[Le livre se constitue dans son retrait, son effacement, sa brûlure]

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Le livre est dans la position du nom de Dieu : il ne peut être lu qu'éclaté, démembré, dans sa brisure et non pas dans sa restauration

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Moïse ne transmet pas d'abord la loi mais sa cassure, qui signifie le refus de l'idole

 


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