Un dicton hébraïque dit : En Mazal leisraël, Il n'y a pas d'astre en Israël. La vie juive n'est pas façonnée par le destin, elle n'est pas soumise au déterminisme astral. Quant Dieu demande à Abram (pas encore Abraham) de sortir de sa tente et lui dit : "Lève les yeux au ciel et dénombre les étoiles si tu peux les dénombrer... Telle sera ta postérité", il lui explique que les étoiles n'ont pas prise sur lui. Il ne peut pas avoir d'enfant, mais il en aura un quand même (ainsi que Sarah). Abram doit rompre avec sa vie antérieure, il doit pouvoir être autrement. L'enfant ne lui viendra pas de Dieu, mais il sera issu de ses entrailles. En ajoutant un "h" au milieu de son nom, Dieu définit un espace intérieur, une capacité de mouvement. Abram entre dans l'histoire.

Quand la personne n'a plus une idée claire d'elle-même, quans sa perception du monde lui semble usée, déteriorée, effacée, quand les définitions préalables s'étiolent, alors la question renaît. La bouche se délie. Le questionnement produit un retrait, un vide de l'objet. Dans ce vide, la parole peut se faire entendre.