Au lieu de s'intéresser à la vie de l'esprit, l'Université a fait alliance avec l'Etat pour former les fonctionnaires, les médecins et les juristes dont il a besoin. La vie scientifique y est subordonnée à la vie professionnelle. Les buts personnels et le travail social tendent à prévaloir sur l'existence spirituelle. Parmi les actions accomplies, certaines relèvent du devoir, d'autres de la charité, d'autres de l'intérêt. Mais les étudiants sont absents des champs où se décident les progrès intellectuels, ils sont absents des combats pour l'art. Ils sont à la remorque de l'opinion publique. L'esprit créateur a été dénaturé en esprit de métier.

Les étudiants suivent les cours de manière passive, machinale. L'étudiant a renoncé à toute productivité. Il ne se réfère pas à la science, mais à ses maîtres. Il ne se consacre pas à la connaissance, mais à la sécurité bourgeoise. Sous la dépendance des anciens, il ne songe pas à enseigner lui-même. Il accumule le savoir sans s'interroger sur la méthode. Il se mesure à l'étalon de ses pères, plutôt qu'à celui de ses successeurs. Une conception banale de la vie, de la famille et du mariage étouffe la force et la nécessité de l'eros, mutile la jeunesse et conduit les étudiants à avoir recours à la prostitution. On cherche à profiter de la vie par le jeu, l'ivresse, la gaîté ou le pseudo-romantisme.