Que se passe-t-il quand on acquiesce au sens de l'opinion, de la doxa?

1. [LE MODELE] Devant un texte ou un récit gramophoné, répété, nous disons "oui". C'est une réponse mécanique, servile. Ce "oui" n'est pas un "je". Il n'est pas pour nous, il est pour le texte, pour qu'il revienne tel quel, pour qu'il se répète comme une machine.

2. [RUINE DU MODELE] Ce "oui", en tant qu'il acquiesce, est singulier. Il est irréductible au modèle qu'il approuve. C'est une réponse à l'autre, une contresignature non programmable, déconstructrice, une affirmation qui ne peut avoir de valeur comme "oui" qu'en tant qu'engagement, alliance ou signature.

3. [HANTISE] Chaque fois, le "oui" de l'alliance est nouveau, mais il est hanté, parasité par son double mimétique. Il faut qu'il soit archivé, gardé, réitéré [comme à l'université]. Mais cette technique même le menace comme le téléphone intérieur, jamais débranché, de Leopold Blom dans l'Ulysse de Joyce.

D'une part, en signant son oeuvre, Joyce appelle la contresignature du l'autre, il demande son "oui"; mais d'autre part, il fait tout ce qu'il peut pour que contresignature soit à l'avance prévue et inscrite dans son corpus, pour faire en sorte qu'aucune nouveauté, aucun autre "oui", ne soit possible.