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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, la tour de Babel | Derrida, la tour de Babel | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, la métaphore | Derrida, la métaphore | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "Psyché, Inventions de l'autre (tome 1)", Ed : Galilée, 1987, p203- Des tours de Babel La tour de Babel (dessin anonyme) - |
Babel, mot polysémique, étrange, intraduisible | Babel n'est pas une figure parmi d'autres : c'est le mythe de l'origine du mythe, la métaphore de la métaphore, le récit du récit, la traduction de la traduction |
Babel, mot polysémique, étrange, intraduisible | ||||||||||||||
Derrida, l'impossible | Derrida, l'impossible | ||||||||||||||||
Derrida, la traduction | Derrida, la traduction | ||||||||||||||||
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Citation : "Babel : un nom propre d'abord, soit. Mais quand nous disons Babel aujourd'hui, savons-nous ce que nous nommons? Savons-nous qui? Considérons la survie d'un texte légué, le récit ou le mythe de la tour de Babel : il ne forme pas une figure parmi d'autres. Disant au moins l'inadéquation d'une langue à l'autre, d'un lieu de l'encyclopédie à l'autre, du langage à lui-même et au sens, il dit aussi la nécessité de la figuration, du mythe, des tropes, des tours, de la traduction inadéquate pour suppléer à ce que la multiplicité nous interdit. En ce sens il serait le mythe de l'origine du mythe, la métaphore de la métaphore, le récit du récit, la traduction de la traduction. Il ne serait pas la seule structure à se creuser ainsi mais il le ferait à sa manière (elle-même à peu près intraduisible, comme un nom propre) et il faudrait en sauver l'idiome. La "tour de Babel" ne figure pas seulement la multiplicité irréductible des langues, elles exhibe un inachèvement, l'impossibilité de compléter, de totaliser, de saturer, d'achever quelque chose qui serait de l'ordre de l'édification, de la construction architecturale, du système et de l'architectonique. Ce que la multiplicité des idiomes vient limiter, ce n'est pas seulement une traduction "vraie", une entr'expression transparente et adéquate, c'est aussi un ordre structural, une cohérence du constructum. Il y a là (traduisons) comme une limite interne à la formalisation, une incomplétude de la constructure. Il serait facile et jusqu'à un certain point justifié d'y voir la traduction d'un système en déconstruction." Dans les deux premiers paragraphes de Des tours de Babel reproduits ci-dessus, Jacques Derrida souligne le caractère unique, singulier, du nom Babel dans l'héritage, en l'occurrence biblique, dont nous sommes les héritiers. Il s'agit, insiste-t-il, de le lire aujourd'hui, de faire survivre ce texte en le traduisant dans un idiome lisible pour nous. C'est un récit, un mythe, mais pas n'importe lequel. D'un côté, en exigeant la multiplicité des langues, le texte interdit de croire ou d'espérer en une langue unique, universelle, qui serait partagée par tous; mais d'un autre côté, ce même texte se présente comme le lieu unique du partage, le lieu où tous les lecteurs peuvent lire que cette multiplicité est interdite. Les neuf versets du récit peuvent s'entendre comme un métalangage où se dirait, en son origine, le mythe comme tel, la métaphore comme telle, le récit comme tel, la traduction comme telle. Mais cette énonciation, dans le texte même, est marquée d'inachèvement, d'impossibilité. |
Babel, ce nom propre, n'est pas une figure comme une autre, écrit-il en insistant sur le mot figure. Pour que le mythe se fasse mythe, la métaphore métaphore, pour que la question de la langue se pose comme question de la langue, il faut raconter une histoire, une fable. Il faut que le discours de la traduction prenne l'aspect d'un texte à traduire. On ne peut pas se passer de figurations, de tropes et de tours. Du nom propre Babel, nous ne savons rien d'autre que ce qui nous est raconté en neuf versets. Ce nom peut renvoyer à un Quoi (par exemple un lieu - une ville, la plaine du pays de Shinéar -, une qualité - la confusion) ou à un Qui (par exemple le Dieu Bel ou Yhvh), mais le récit laisse indéterminé ce à quoi il renvoie. Dans cette histoire de Babel, tout dépend de la façon dont on la lit, la traduit. Traduire, ce peut être passer de l'hébreu au français, par exemple, mais ce peut être aussi expliquer, penser, théoriser, passer du français au français, comme le fait Derrida qui déclare ne pas connaître l'hébreu. Ce récit unique, idiomatique et intraduisible, on peut aussi l'interpréter comme limite. La liste est longue de ce que "la multiplicité des idiomes" exigée par le texte "vient limiter" : une traduction vraie, adéquate, entre une langue et une autre; une construction architecturale, un système, une architectonique; une expression transparente, un ordre, une structure, une cohérence, une complétude, une formalisation - à la fin de cette liste, on est tenté d'ajouter un etc. (il faut limiter un pays, une nation, une langue, une généalogie, un désir, une ambition, etc.). Dans la traduction ou l'idiome derridien, le récit de la tour de Babel ne dit pas seulement que la multiplicité des langues est irréductible. Il affirme l'impossibilité d'achever quelque chose qui serait un système, une construction architecturale, un ordre cohérent, unitaire, une expression transparente ou adéquate. Construire, c'est traduire, et toute traduction est inadéquate et incomplète. Ce texte creuse en lui ce qui fait la limite de tout récit, de toute traduction. Il dit que ce qui se raconte dans le récit ne suffit jamais, qu'il faut ajouter des figures, des tropes et des métaphores, et encore, cela ne suffira pas, et même la multiplicité de toutes les langues ne suffira jamais. Ce qui se raconte reste irracontable, ce qui se limite reste illimité. Dans le texte même, dans la structure, dans le système, ça déconstruit. Il s'agit de l'histoire et des bornes de toute construction et de toute déconstruction. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaBabel DD.MLD DerridaMetaphoreXB.LCD BabelTexteKE.LLK DerridaImpossibleXG.LGD DerridaTraductionLC.LKD XBabelUnique Rang = XBabelGenre = MK - NG |
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