Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

 
   
Marc Crépon                     Marc Crépon
Sources (*) :                
Marc Crépon - "Les promesses du langage - Benjamin, Rosenzweig, Heidegger", Ed : Vrin, 2001,

Les promesses du langage - Benjamin, Rosenzweig, Heidegger (Marc Crépon, 2001) [LPDL]

   
   
   
                 
                       

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Table

p9 : Introduction : les mystères du langage

p27 : Ch I : Prendre la parole (une lecture de Ainsi parlait Zarathoustra)

p43 : Ch II : La langue, ombre de Dieu (Nietzsche et la promesse des langues)

p63 : Ch III : Les promesses d'un mot : la grève générale (Sorel, lecteur de Nietzsche)

p81 : Ch IV : La grammaire de l'apocalypse (Karl Kraus et la critique du langage)

p101 : Ch V : La magie du langage (Benjamin et les surréalistes)

p131 : Ch VI : Genèse et promesses de la parole (une lecture de l'Etoile de la Rédemption)

p159 : Ch VII : La compréhension mutuelle des peuples (Musil et Heidegger)

p181 : Ch VIII : Ce qu'on attend des langues (autour du Monolinguisme de l'autre)

p 195 : Ch IX : Donner la parole

Appendice : les identités hétérogènes (réflexions sur la(les) culture(s) de l'Europe

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Marc Crépon s'interroge. Que peut-on espérer? Il n'y a pas de réponse claire, explicite, mais une réponse indirecte, énigmatique, à traduire. On peut espérer traduire, dit-il. Mais qu'est-ce que ça change? En quoi le fait de passer d'une langue à une autre apporterait-il de l'espoir? Il faut ici s'appuyer sur les trois auteurs mentionnés : Walter Benjamin, Franz Rosenzweig et Martin Heidegger plus quelques autres cités dans le corps du texte (comme Swift ou Kafka). Il faut traduire car le langage promet une autre langue qui, contrairement à la nôtre, ne se laissera approprier par aucune communauté, loi ou grammaire. Qu'est-ce que c'est que cette langue? S'agit-il de la langue sacrée? Pas exactement. De la part cachée, mystérieuse, que révèle l'obscurité de la poésie? Un peu plus, car il lui arrive de s'écarter du sens courant, de cultiver le mystère des mots. Il faut pour cela avoir foi dans la langue, confiance dans les transformations du langage et dans les promesses de la parole, il faut s'ouvrir à ses rivages, ses bornes, accueillir avec hospitalité l'étranger en s'exposant soi-même et sans poser de conditions. Le but n'est pas de maîtriser le langage, mais de se retirer devant lui.

Les guerres et les crimes du 20ème siècle ont été précédés par une dégradation du langage, un appauvrissement qui les réduisait au fétiche d'une identité nationale.

Il y a une dignité du langage, à ne pas confondre avec sa sacralisation. Ce qu'il promet n'est pas une philosophie nationale susceptible de fonder une communauté en liant un peuple supposé élu au destin d'une langue. Il n'y a pas de mission sacrée, mais une tâche orientée une toute autre direction : déjouer les appropriations, ne pas se laisser assimiler comme l'ont fait certains mouvements qui ont renoncé à leur impulsion initiale (le surréalisme).

 

 

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Formulations à partir de ce texte (les têtes de chapitre sont entre crochets) :

 

[Il faut inventer une langue qui ne se laisse approprier par aucune communauté, aucune norme, loi, ni grammaire pré-établie, mais se laisse traduire dans la langue de l'autre]

[A la question : "Que nous est-il permis d'espérer?", des philosophes répondent : "La terre promise du langage"]

[A l'assimilation - une notion unitaire et identitaire de la culture, il faut substituer l'hospitalité : exposition et traduction, aux rivages des langues et des empires]

[Dans l'"Etoile de la rédemption" Franz Rosenzweig a voulu renouveler la confiance dans le langage : il faut revenir à la parole, entendre ce qu'elle promet]

La première guerre mondiale a été soutenue par les peuples car elle a été précédée par une dégradation du langage qui, par avance, rendait l'horreur acceptable

Tout discours sur l'identité culturelle qui se présente comme un tout organisé autour de la langue, n'a d'autre fin que de masquer son caractère inappropriable

L'exercice de l'hospitalité suppose une exposition mutuelle de l'hôte et de l'étranger - mais la loi de l'hospitalité, inconditionnelle, ne l'exige que de l'hôte

L'identité [qu'elle soit raciale ou nationale] est un fétiche mystique, qui repose sur un type particulier de foi

L'essence des identités culturelles, c'est que chacune est une figure singulière de l'hospitalité, à aucune autre réductible

Dans l'obscurité de la poésie se révèle une part cachée, mystérieuse et secrète du langage

Reconnaître les mystères du langage implique une véritable foi dans la langue - ce qu'elle donne à attendre, sa promesse

Pour produire ses effets les plus magiques et les plus dévastateurs, il faut que le langage s'exhibe dans sa pureté, mettant au jour sa dignité et son essence

La sacralisation de la langue est l'ultime possibilité, pour le nationalisme, de sauvegarder son esprit messianique

Dans le langage de la promesse, l'idée de "philosophie nationale" est prompte à ressurgir, car cette promesse est celle de la langue où la mission du "nous" se trouve et se fonde

Le nationalisme est un phénomène religieux qui lie un peuple singulier (supposé élu), le destin d'une langue et le sort de la civilisation

Seule une pensée qui n'use pas du langage comme d'un réservoir d'effets rhétoriques, qui se retire devant lui, qui renonce à sa maîtrise, peut prétendre à l'universel

En inventant une autre langue, la philosophie soutient une promesse : déjouer toute appropriation, ne se laisser assimiler par aucune culture, provoquer les passages et les traductions

La notion d'un "peuple élu" suppose que les menaces qui pèsent sur la civilisation ne seront surmontées que par un bouleversement qui confère à ce peuple une mission sacrée

L'"Etoile de la rédemption", c'est Franz Rosenzweig lui-même, en tant qu'il détient à l'avance le sens de la promesse du langage

En s'engageant dans l'action politique, le surréalisme a du renoncer à la dimension eschatologique inscrite dans le rapport au langage

Les promesses du langage - Benjamin, Rosenzweig, Heidegger (Marc Crépon, 2001) [LPDL]

 


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