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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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Une langue à inventer | Une langue à inventer | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Marc Crépon | Marc Crépon | |||||||||||||||
Marc Crépon - "Les promesses du langage - Benjamin, Rosenzweig, Heidegger", Ed : Vrin, 2001, p190 - |
[Il faut inventer une langue qui ne se laisse approprier par aucune communauté, aucune norme, loi, ni grammaire pré-établie, mais se laisse traduire dans la langue de l'autre] |
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Certains discours présentent la langue comme un tout organisé, autour duquel se développent des enjeux politiques. Il faut la parler correctement (stéréotypes et formes littéraires), respecter les codes établis (lexique, sémantique, rhétorique), la défendre, la promouvoir, l'exalter comme langue maternelle la sauver d'un danger, et surtout il faut construire autour d'elle une communauté à laquelle les locuteurs devront s'identifier. Dans Le monolinguisme de l'autre, Jacques Derrida déconstruit ce discours. On ne peut jamais s'assimiler à la langue car elle n'est pas une possession naturelle, mais une loi reçue d'un autre. Répéter cette loi sans aucune autre promesse est un déni de la parole. Une langue enlisée dans la quotidienneté, usée, affadie, dégradée, ignore la part d'aliénation irréductible dont elle est porteuse et que les discours sur l'identité culturelle tentent de masquer. Mais si la langue n'est plus un support d'identification, que peut-on en attendre? Comment en parler et comment parler? Il ne s'agit pas de la remplacer par une imaginaire langue de l'autre ni de fabriquer une nouvelle langue. Pour déjouer les pièges du monolinguisme et les illusions de l'appropriation, c'est vers une forme de traduction qu'il faut se tourner : dérégler et déformer la monolangue, la transformer en langue de personne, l'investir de corps étrangers (greffes et anomalies), contrarier la loi en elle, en un mot la désapproprier. C'est ce que Jacques Derrida appelle écriture. Cette écriture-là n'est pas celle de l'écrivain qui prend en charge le génie de son peuple, mais exactement l'inverse. C'est celle de ceux qui ont foi dans la langue. Pour ceux-là, la promesse ne délivre aucun contenu, elle n'est porteuse d'aucun salut. Leur pensée ne prétend à l'universel qu'en se retirant devant le langage. L'autre langue ne s'invente que par les passages et les traductions. Des événements arrivent à la langue. Qu'ils passent par des poètes comme Paul Celan, par des philosophes (Nietzsche ou Derrida lui-même), des écrivains (Artaud) ou par l'idiome de n'importe qui, ils promettent à la langue une désappropriation, un renouvellement.
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-------------- Propositions -------------- -Reconnaître les mystères du langage implique une véritable foi dans la langue - ce qu'elle donne à attendre, sa promesse -Seule une pensée qui n'use pas du langage comme d'un réservoir d'effets rhétoriques, qui se retire devant lui, qui renonce à sa maîtrise, peut prétendre à l'universel -En inventant une autre langue, la philosophie soutient une promesse : déjouer toute appropriation, ne se laisser assimiler par aucune culture, provoquer les passages et les traductions -Dans l'obscurité de la poésie se révèle une part cachée, mystérieuse et secrète du langage -Dans le langage de la promesse, l'idée de "philosophie nationale" est prompte à ressurgir, car cette promesse est celle de la langue où la mission du "nous" se trouve et se fonde -La première guerre mondiale a été soutenue par les peuples car elle a été précédée par une dégradation du langage qui, par avance, rendait l'horreur acceptable |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Crepon CreponLangue AA.BBB CreponParcoursEI.LEI GV_CreponLangue Rang = NLangueGenre = - |
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