Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, date et signature                     Derrida, date et signature
Sources (*) : Derrida, texte, hors - texte               Derrida, texte, hors - texte
Jacques Derrida - "Limited Inc.", Ed : Galilée, 1990, p69

 

La signature de Jacques Derrida -

Une signature n'est qu'un artefact, le simulacre d'une présence : ni tout à fait dans un texte, ni tout à fait dehors, elle est impossible à prouver

   
   
   
               
                       

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Jacques Derrida tourne en dérision la mention Copyright © by John R. Searle apposée par John Searle sur le manuscrit de sa réplique (Reply) écrite en 1976 et qui porte, au-dessus de cette mention (toujours manuscrite) la date : 1977 [fausse, par conséquent]. Cette mention, dont le but [protéger les droits d'auteur de M. Searle] est extérieur à la querelle philosophique, qui surplombe le titre d'un texte qui se veut une réponse à Signature événement contexte de Jacques Derrida, se voudrait hors-texte. Or - comme par hasard - Jacques Derrida avait pris soin, dès 1971, d'inscrire sa signature (manuscrite, mais reproduite) à la fin de Signature événement contexte, mais dans le texte. Et comme Signature événement contexte est le dernier texte du recueil Marges, cette signature se trouve aussi à la fin de Marges, toujours dans le texte, mais au bord. Cet entrelacs des signatures, dans / hors le texte, résonne avec le thème abordé : les actes de langage dans leur rapport au contexte, à l'événement, à la signature. C'est la signature de Jacques Derrida lui-même qui apparaît comme l'acte performatif le plus typique, le plus paradigmatique.

Copie de la signature que Jacques Derrida a fait imprimer à la fin de son écrit : Signature événement contexte. A gauche d'une imitation imprimée de sa signature manuscrite, sous laquelle se trouve sa signature en lettres d'imprimerie, on peut lire un texte qui mentionne la signature en question et se termine par un paraphe : J.D. Il y a donc au moins trois signatures, et peut-être plus, si l'on interprète comme telle la phrase "Ce que j'ai fait et contrefais ici. Où? Là" (affirmer cela n'est-il pas une façon de signer?). Avec cette quadruple signature [dans un sous-chapitre intitulé Signatures, au pluriel], que fait Derrida? Signe-t-il vraiment? Imite-t-il ou cite-t-il sa propre signature? Ou bien invite-t-il à prendre acte du caractère improbable, incertain, dépourvu de toute garantie sérieuse, de toute signature? Une "fausse" signature peut produire, avec autant d'efficacité qu'une "vraie", un effet performatif (un effet de signature).

 

 

Dans d'autres textes écrits avant Signature événement contexte (comme L'écriture et la différence ) ou après (comme Glas), Jacques Derrida a voulu démultiplier sa signature sous d'autres formes. Chaque fois, il tente d'entretenir une ambiguité calculée. Est-ce que ce sont de vraies signatures, ou des contrefaçons? Est-il véritablement possible de distinguer entre l'une et l'autre, ou bien une telle distinction ne dépend-elle que des lectures qui en seront faites? Seul un destinataire peut décider de l'authenticité d'une signature.

 


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