Husserl distingue entre les jugements médiats, dont la vérité repose sur d'autres jugements, et les jugements immédiats. Parmi ces derniers, certains sont des évidences, car ils sont en accord avec le jugement que nous portons sur la chose elle-même. Celle-ci est présente au sujet, qui juge qu'il en a une conscience immanente. Ce jugement n'est pas une simple présomption. Il faut un passage d'une nature assez spéciale, où l'intention se remplit, se parfait, jusqu'à ce que intuition et évidence se recouvrent exactement.

Une connaissance est définitivement acquise, c'est-à-dire scientifique, si elle est justifiée par des jugements qui reposent eux-mêmes sur des évidences. Alors le savant la considère comme fondée, pour soi et pour autrui (universalisme). C'est une fin idéale, même si à tout moment on peut revenir sur la démonstration. Une vérité parfaite, pure et stricte, est valable une fois pour toutes et pour tous. C'est l'horizon téléologique de la science, même s'il n'est atteint que par approximation. La science suppose donc un commencement et un progrès.

Tout chose vue dans l'évidence est exprimée. Cette expression doit correspondre à la chose donnée. Si elle est parfaite, l'intention signifiante, remplie, se présente comme une idée.