D'après le récit de saint Luc (I, 26-38), le seul des quatre évangélistes qui raconte cette histoire, après avoir marqué son trouble et sa surprise à l'écoute des paroles de l'ange Gabriel (Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi), la jeune Marie commence par marquer sa surprise. Elle s'interroge. Alors l'ange dit : "Sois sans crainte, Marie; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevrais dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père; il règnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n'aura pas de fin". Alors Marie argumente : "Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme?". Elle n'est pas naïve, elle est rationnelle, et il faut que Gabriel lui fournisse une sorte de preuve pour qu'elle soit convaincue. "L'Esprit saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre; c'est pourquoi l'etre saint sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu'Elisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu'on appelait la stérile; car rien ne sera impossible à Dieu qui est tout Verbe" C'est seulement sur la base de ce témoignage, qui renvoie à un événement réel et vérifiable par ses propres yeux, qu'elle donne son accord. "Je suis la servante du Seigneur; qu'il m'advienne selon ton Verbe!".

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Dans l'Annonciation de Simone Martini (1333), la Vierge est visiblement méfiante. Les paroles la remplissent de suspiscion, et même le livre qu'elle tient à la main gauche lui échappe.