Malgré la montée de la science moderne qui contribue à une vision du monde débarrassée de tout anthropocentrisme ou géocentrisme, nous continuons à nous intéresser à l'homme, ses sens et son esprit. Cet intérêt nous a été transmis par les Romains. Les Grecs l'ignoraient totalement et n'avaient pas de mot pour l'exprimer. Aristote pensait que la croyance que l'homme puisse être le plus élevé de tous les êtres était absurde (atopos), un point de vue probablement partagé par la plupart des scientifiques actuels - qui reconnaissent ne pas comprendre exactement ce qu'ils font.

Plus les hommes inventent des instruments fabuleux et des machines ingénieuses, plus ils s'y enferment, même quand ils explorent l'espace. Ce n'est pas une véritable conquête, car ils ne possèdent jamais ce qu'ils découvrent. En tout état de cause, ils restent mortels [ce qui limite ses possibilités de déplacement dans l'espace], et cette mortalité est une sorte d'anthropocentrisme. En déclenchant des processus qu'ils sont incapables de contrôler, ils se soumettent au formalisme vide de sens des symboles mathématiques.

Extrait du "Trésor de la Langue Française" : définition des "humanités" (au pluriel).