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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Pas d'autre assurance que le témoignage d'un autre | Pas d'autre assurance que le témoignage d'un autre | ||||||||||||||||
Sources (*) : | L'archi - oeuvre | L'archi - oeuvre | |||||||||||||||
Max Uryos - "Une axologie sans fondement", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 10 mai 2011 | Oeuvres : répondre de l'unique | [Il n'est pas d'autre assurance ni garantie que le témoignage d'un autre] |
Oeuvres : répondre de l'unique | ||||||||||||||
1. Ce qui attire dans l'oeuvre. On peut être attiré, dans une oeuvre, par ce qu'elle représente, par ce qu'elle dit, par son style, par son auteur, par sa beauté ou par n'importe quoi. Mais au fond, ce qui nous intéresse avant tout, c'est ce dont elle témoigne. Walter Benjamin fait observer que certaines photographies des années 1840, qui ne présentent pas d'intérêt documentaire particulier, nous captivent encore aujourd'hui, comme si leur durée était prolongée par une qualité particulière que nous avons du mal à définir. Les gestes ou les actes qui ont fait advenir ces photographies-là ont disparu, définitivement et sans espoir de retour, mais ces photos témoignent de ce qui, dans ces gestes ou ces actes inconnus, nous parle encore (si l'on suit Benjamin, la plupart des portraits académiques de la même époque ne suscitent pas le même intérêt). Un phénomène analogue se produit avec le Double portrait des époux Arnolfini. Personne ne connaît exactement les circonstances de sa réalisation. Un mariage? Un deuil? Un contrat? On n'en sait rien, mais cette oeuvre continue à nous fasciner car elle témoigne d'un temps qui nous est inconnu et de pratiques qui nous inintelligibles.
2. Ce dont l'oeuvre témoigne. Comme n'importe quel témoin, l'oeuvre promet de dire le vrai, et comme pour n'importe quel témoignage, nous n'ignorons pas qu'il peut y avoir tromperie, mensonge. Mais si nous aimons l'oeuvre, si nous désirons la voir, c'est que nous lui supposons une sorte de bonne foi, nous postulons quelque chose de commun avec elle. Exemples : chez Goya, le non-sens, l'horreur, le censuré - ou chez Van Gogh, la dignité de l'humain. Mais ce n'est qu'une supposition. Cette vérité qui est dans l'oeuvre, elle ne la dévoile pas. Elle reste secrète en elle, c'est le lieu du secret. Manet avait l'étrange habitude de laisser dans ses oeuvres des restes incompréhensibles qui intriguaient ses contemporains (et sont encore difficilement explicables aujourd'hui). Ces restes sont les témoins les plus passionants de son art. Ils en appellent à la réponse de l'autre, que Manet ne pouvait pas anticiper. Il arrive aussi que le peintre ne témoigne que de l'impossibilité du témoignage [et donc de la vérité]. C'est le cas chez Louis Soutter (folie, génie).
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-------------- Propositions -------------- -[(CinéAnalyse) : En témoignant du fiable, du crédible, et de leur incertitude] -[(CinéAnalyse) : En appelant, par un regard-caméra, au témoignage à venir d'un vivant] -Ce qui, dans la littérature, est digne d'être aimé passionnément, c'est ce qui, en elle, est au lieu du secret -La peinture n'a pas pour fonction la représentation, mais le témoignage (Double portrait des époux Arnolfini, par Jan Van Eyck, 1434) -Les tableaux ne durent que dans la mesure où ils témoignent de quelque chose de plus, dans l'art de celui qui les a peints -[Pour se faire témoin de son temps, une oeuvre moderne doit rendre hommage aux classiques, tout en prenant ses distances et en montrant sa défaillance] -Toute oeuvre est paradoxale : en se manifestant "comme" oeuvre, elle témoigne de l'impossibilité de rendre visible (lisible, audible) ce qui la fait oeuvre -La réaction des contemporains aux oeuvres de Manet est structurée par la présence de restes, de traces, qui mettent en échec toute tentative de leur donner un sens -[Pour témoigner d'un secret non dit, inconnu, anéanti, au nom d'un témoin disparu, une oeuvre en appelle au témoignage ou à la réponse de l'autre] -Les souliers de Van Gogh, abandonnés, témoignent de la dignité de l'humain -Les peintures noires de Goya montrent ce que seul le peintre peut montrer : le non-sens, l'horreur, l'ininterprétable, le censuré -[Ce qui dans l'oeuvre "fait oeuvre", c'est la promesse d'une vérité] -L'expérience de la croyance présuppose celle du témoignage, du crédit qu'on accorde à la "bonne foi" du tout autre -Louis Soutter témoigne d'un témoignage impossible -L'art actuel tend à témoigner d'une commune appartenance éthique |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Max ArchiOeuvreRetrait AA.BBB MQiArchiOeuvreEF.QGA FilOrloeuvreO.BC.QGA DV_ArchiOeuvreRetrait Rang = POeuvreTemoinGenre = - |
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