Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
La photographie, simulacre                     La photographie, simulacre
Sources (*) : Rosalind Krauss               Rosalind Krauss
Rosalind Krauss - "Le photographique, Pour une théorie des écarts", Ed : Macula, 1990, pp218-221

 

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[Le discours propre à la photographie n'est pas esthétique : c'est celui du simulacre, où la fausse copie produit un effet de réel]

   
   
   
                 
                       

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Dans les dernières pages du livre, Rosalind Krauss radicalise sa position. Elle avait commencé par décrire la photographie comme indicielle (la trace laissée par la lumière), tout en précisant que cette marque indicielle était aussi une écriture et que, pour devenir intelligible, elle devait s'inscrire dans un discours. Puis elle avait précisé que le rapport au réel était toujours médiatisé, et qu'en conséquence il s'agissait plutôt d'un fantasme de rapport direct au réel. La photographie n'était pas (ou pas seulement) en continuité avec le réel, c'était aussi un ajoût au réel. Et finalement la voici qui aboutit à une conclusion tranchée (apparemment contradictoire avec les prémisses) : la photographie, telle qu'elle est obtenue par un appareil qui se substitue à la main, n'est qu'une copie de copie, la copie d'un original qui n'a jamais existé - c'est-à-dire (selon la définition de Frederick Jameson) un simulacre.

Dans le monde du simulacre, on ne distingue plus la réalité du fantasme, les vraies copies des fausses. La photographie contribue à multiplier les dédoublements, les mises en abyme et les chaînes de référence illimitées. Elle rend si simples la manipulation des images, la surimpression ou le photomontage qu'elle a été très tôt accusée d'imposture. Cette facilité à produire de l'artefact entretient sa valeur de rupture. D'un côté, comme cliché, elle conserve et entretient les stéréotypes, elle contribue à la production de fétiches en tous genres. Mais d'un autre côté, elle s'ajoute à la vision normale et développe une capacité quasiment infinie à produire de l'espacement - qu'un mouvement comme le surréalisme a su exploiter.

Le simulacre photographique fait éclater les catégories de l'art (unicité de l'objet, orignalité de l'auteur, cohérence de l'oeuvre, individualité de l'expression personnelle). Même quand la photographie tente de copier les procédés traditionnels de l'oeuvre d'art, quand elle tente d'enfouir la question du simulacre en produisant un effet d'art, elle reste engagée dans un vaste projet de déconstruction qui tient à son caractère double : à la fois trace matérielle (unique) et copie indéfiniment reproductible.

 

 

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Propositions

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Dans la culture du simulacre, on copie des originaux qui n'ont jamais existé

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L'exploration du double - ce principe structurel, formel et thématique de la photographie surréaliste - témoigne de la perte par le sujet de sa maîtrise visuelle

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[Avec la photographie, les règles de l'indexation (trace, indice, empreinte) se substituent à celles de la représentation iconique]

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La lumière est la forme d'écriture propre à la photographie

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En photographie, le redoublement est un moyen privilégié de se dissocier du réel, par production d'espacement

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Les vues stéréoscopiques des années 1850-80 sont construites en fonction d'un discours spécifique (la "photographie topographique"), distinct du discours de l'art

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Le regard photographique vient en supplément de la vision normale

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Le surréalisme s'est intéressé à la photographie car elle s'ajoute au réel - comme représentation, signe ou écriture paradoxale

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En photographie, la représentation est mise en abyme en tant qu'elle intériorise son propre processus de fabrication, et qu'un signe en interprète un autre

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La photographie rend compte de l'espace en abyme de la ville moderne, qui - comme le surréalisme - produit en permanence une chaîne de références illimitée

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La photographie ne saurait produire tous ses effets qu'en restituant sa valeur de rupture, sa faculté d'irruption

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La photographie promeut le fantasme d'un rapport direct au réel

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La fétichisation du Nu Féminin en photographie tient à son essence même : produire une image artificielle, qui exhibe le réel en se substituant à lui

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L'appareil photographique opère comme un substitut de la main qui écrit ou dessine

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Le modernisme et la photographie, qui couvrent presque exactement la même période, ont été tous deux accusés d'imposture

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Avec la photographie d'amateur et ses stéréotypes, la possibilité d'une différence esthétique s'effondre de l'intérieur

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Dans la photographie surréaliste, l'objet apparaît toujours comme un fétiche, un artefact qui se substitue au phallus, arrête le temps et dénie la différence sexuelle

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En marquant, entre ses éléments, les limites et les espacements, le photomontage dépouille la photographie du sentiment de présence et ouvre au simulacre

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La photographie est un objet théorique qui relativise des concepts comme "artiste", "auteur", "oeuvre", "style"

 


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